Envois d’enfants en Recommandé…Quand l’affranchissement de l’US Postal coûtait moins cher qu’un billet de train!

Suivant l’évolution de l’industrie et des innovations, les services postaux du début du vingtième siècle dans le  monde entier ont révolutionné les relations entre les humains en atténuant les distances et le temps.

Avec son nouveau service, l’US Postal franchit un nouveau cap en proposant l’envoi de colis, le 01 Janvier 1913.

Réservée jusque-là à la simple information contenue dans des lettres et autres missives, les particuliers ont désormais la possibilité d’envoyer des biens et marchandises à travers les Etats-Unis.

Les débuts de ce tout nouveau service sont quelques peu tâtonnants, et la réglementation trop généraliste. Pourtant, le US Parcel Post (service de colis) connaît un véritable engouement de la part de la population américaine.

Et l’absence de règles claires va être à l’origine d’histoires surprenantes.

Quelques jours après le lancement du Service d’envoi des Colis, un couple, Jesse et Mathilda Beagle, vont affranchir leur “colis” de 11 livres (environs 5 kilos) pour la modique somme de 0,15 cents, assuré pour cinquante dollars en cas de perte et dommages, et envoyer leur fils James, âgé de 8 mois, chez sa grand-mère, distante de quelques kilomètres seulement. L’histoire apparaît dans les journaux locaux, et va être suivie d’autres “envois” d’enfants par voie ferroviaire cette fois, pour des distances beaucoup plus longues. En effet, à l’époque, l’affranchissement postal reste bien moins onéreux qu’un billet de train.

Plusieurs cas seront relevés dans le pays, ce qui incitera finalement la Direction des Postes Américaines à interdire en 1914, “l’envoi d’être humain”, règle qui restent en vigueur aujourd’hui, bien que d’autres cas ont été recensés jusqu’en 1918.

Comme on s’en doute, les enfants ainsi “expédiés” étaient confiés au facteur de la localité avec qui les parents avaient toute confiance, et qui était souvent un ami de la famille, voir un parent. Les bambins étaient alors accompagnés jusqu’à destination en toute sécurité.

Dans un autre domaine tout aussi surprenant, vous pouvez de nos jours trouver sur le Net des sociétés spécialisées dans l’envoi de “messages” assez atypiques.

Ainsi, vous pourrez envoyer à l’égard d’une personne à laquelle vous conserver du ressentiment, au choix, des confettis, qui bien sûr, se répandront lors de l’ouverture du colis, des paillettes, nécessitant “l’appel à une équipe de nettoyage”, la photo très expressive d’un doigt d’honneur, simple et efficace, des cartes postales ou une poésie tout aussi colorée, et même, summum de la manifestation de vos sentiments, une jolie boîte à caca. Vous sélectionnez l’animal porteur de votre message, la merde du  cochon, le crottin du cheval, etc…et le colis est livré anonymement partout dans le monde. Attention! Nous parlons ici de vrai merde d’animal…Le site précise même que toutes les crottes sont Bio, Ouf!

Bref, l’histoire postale est pleine d’imagination et d’ingéniosité…

Sites d’envoi de messages anonymes: shitexpress et sendannoyingstuff, et plein d’autres…

Miam-miam !!!

C’est une façon, souvent enfantine, de dire d’un plat ou d’un met qu’il est délectable, à la vue et au goût. On le voit et on imagine sa saveur, on le goûte et on confirme sa délectation, miam-miam !!
Bien sûr, si nous sommes déçus, nous utilisons une autre onomatopée : Beurk !!

Mais ici point de Beurk, on ne veut que du Miam !
Allons voir un peu chez nos amis voisins comment s’exprime leur plaisir culinaire…

Après ce petit « Miam world tour », une recette Miam ! sans scrupules, sans complexes…


Glace Cookie Dough, sauce chocolat et confiture de lait !


10

Ingrédients 

Cookie Dough  – Préparation : 10mn
80 gr de beurre mou
50 gr de sucre
50 gr de sucre roux
100 gr de farine
75 gr de pépites de chocolat
1 cuillère à soupe de lait
1 cuillère à café de vanille
1 pincée de sel

Glace nature maison   – Préparation : 10mn
40 cl de crème liquide entière
300 gr de lait concentré sucré

Coulis au chocolat    – Préparation : 10mn
20 cl de crème liquide
110 gr de chocolat noir

Préparation

Cookie Dough 
Dans un récipient, mélangez le beurre ramolli avec le sucre et le sucre roux, le lait, la vanille et le sel. Ajoutez la farine, puis le chocolat en pépite. Laissez reposer au frigo et passez à la réalisation de la glace…

Glace nature maison
Prenez soin d’utiliser vos ingrédients bien froids ainsi que votre récipient où vous allez monter votre chantilly.
Montez votre crème en chantilly. Incorporez le lait concentré, mélangez.
Votre appareil à glace est prêt. Place au coulis au chocolat…

Coulis au chocolat 
Faites chauffer la crème liquide et ajoutez le chocolat. Laissez fondre le chocolat en mélangeant jusqu’à former une sauce onctueuse.

Montage de la glace
Dans un moule à cake, versez une première couche de crème à glace. Puis émiettez votre pâte à cookie sur cette première couche. Versez en filet de la sauce chocolat refroidie puis de la confiture de lait. Recouvrez cette couche avec le reste de la crème à glace et parsemez le dessus avec le reste de pâte à cookie, la sauce choco et la confiture de lait.
Soyez gourmand, amusez-vous à remplacer les ingrédients…Miam !!

N’oubiez pas votre recette MIAM en commentaire …

La recette en vidéo !

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BON APPETIT !!!


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“La vengeance est un plat qui se mange froid” dit le dicton. Voici un homme qui y a ajouté “et longtemps” !

Les sombres vallées contrastent avec la blancheur éclatante des sommets. 

Ici, dans les rudes chaînes des montagnes Rocheuses de l’Ouest américain, des échos tragiques résonnent encore d’histoires à faire frémir, comme un immense ring où l’Homme c’est confronté à l’Homme, à lui-même, à la Nature. Qu’en est-il ressorti ? Un coeur sec au sang noir, une bête des temps antiques. 

Et pourtant, ces hommes de la conquête de l’Ouest, Ces Mountain Men, ont repoussés les frontières de l’exploration, adoptant très souvent le style de vie indigène, et quelques fois, s’y intégrant, corps et âmes…

John Johnson est né en 1824 au New Jersey, sans plus de précisions. D’ailleurs, ce grand gaillard d’1m80 et 90kg ne s’embarasse pas de précisions.

Le jeune John a des fourmis dans son grand corps musclé, il a besoin d’action. 

C’est la guerre américano-mexicaine de 1846 qui lui donne l’occasion de voir du pays et de se dégourdir. Il s’engage dans la marine américaine, mais personne ne lui a dit auparavant qu’il fallait obéir à d’autres galonnés. 

Il affiche alors son désaccord en frappant correctement un officier et déserte cette armée qui ne colle pas avec ses attentes et son caractère.

Jusqu’à maintenant, il s’appelait John Garrison, et cette péripétie va l’obliger à changer de nom, dorénavant, il sera John Johnson.

Seuls les grands espaces du Wyoming peuvent satisfaire son appétit de liberté. Il y exerce le métier de bûcheron pour le compte des bateaux à vapeur qui sillonnent les cours d’eaux sauvages de la région. 

Ici, entouré de hauts pins et de torrents impétueux, il se sent bien. 

Naturellement, il devient trappeur. Plus qu’une activité, plus qu’un métier, c’est un mode de vie, une philosophie, où chaque jour impose de nouveaux problèmes à résoudre. Mais sa rugosité de caractère n’entame pas sa sociabilité. Il côtoie les tribus Amérindiennes du coin, il y troc des fourrures et d’autres marchandises. C’est ici qu’il découvre l’amour et il prend pour femme une “Tête Plate” ou “Flathead”. 

La solitude le pèse moins désormais pendant les longs hivers glacials, et il se surprend même à s’imaginer en père de famille. Malgré la rudesse de la nature environnante, le couple est heureux.

Mais en ces temps tribaux, la Montagne n’est pas un endroit sûre où l’on vient camper par amour de la nature. 

Ici reposent des Dieux obscurs et impitoyables. Et les hommes qui y vivent y ont sacrifié en offrande une partie de leur âme.

L’avenir du couple Jonhson s’effrite et tombe en flocons sanglants lorsque la femme de John est massacrée par une tribu rivale, les “Corbeaux” ou “Crows”.

Sans le savoir, ces pauvres fous viennent de créer leur propre Armageddon !

L’épée de la vengeance froide va s’abattre sur le peuple Crows pendant 20 années.

Fou de rage, John n’est plus John, seulement Johnson. C’est par ce prénom que sa femme l’appelait, il a disparu avec elle. Cette partie d’humanité et de fragilité en lui repose dès lors sous un monticule de pierres noires.

Débarrassé des chaînes du pardon, de pitié et de compassion, le trappeur expose alors sa nudité terrible et sauvage.

Johnson se lance dans une vendetta sanguinaire, guidé par sa seule souffrance. Des feux furieux vont l’animer dans sa vengeance personnelle où chaque meurtre d’un membre de la tribu Crow n’étanche pas sa soif insatiable. Ainsi, il va traquer, scalper, tuer et dévorer le foie de ces ennemis, acte qui, dans la tradition amérindienne, représente le symbole de la vengeance ultime.

Un décompte est impossible, mais le nombre de ses victimes Crows s’élèveraient d’après certains, à une centaine…

Tel un ogre, sa réputation effraie. Ces adversaires le surnomment “Dapiek Absaroka”, le “Tueur de Corbeaux”, et ce dragon terrible qui hante les forêts doit être éliminé.

Des membres de la tribu des “Pieds-noirs” vont réussir à capturer l’enragé Johnson en lui tendant une embuscade. 

Le corps musclé du mangeur de foie est recouvert d’une lourde fourrure de loup noir et son visage se perd sous une barbe broussailleuse et une chevelure emmêlée de branches d’arbres morts. Ces yeux fous roulent de tous côtés. C’est une bête, et comme une bête, on le ligote.

Les membres de l’embuscade veulent le livrer aux “Crows” pour s’attirer leur bonnes grâces.

Mais la légende de Johnson ne s’arrête pas là, mieux, elle va atteindre son apogée.

Partis vendre leur prise, les guerriers “Pieds-noirs” laissent Johnson à la surveillance d’un puissant geôlier. Mais “Dapiek Absaroka” réussit à défaire ces liens, et s’ensuit un combat féroce avec le gardien. Johnson, bien entendu, en sort vainqueur. Il scalpe l’Indien inconscient et découpe minutieusement une jambe au malheureux, puis disparaît dans l’épaisseur des bois.

Il va marcher pendant 300 kilomètres pour rejoindre un poste de traite et devra sa survie à la jambe découpée qu’il transporte, dégoulinante de sang, sur ses épaules puissantes, et se nourrissant de sa chair crue.

Pendant vingt ans, ce vestige d’humanité tirera son couteau pour la teinter du sang des Crows, avant, subitement, de faire une trêve, et enfin la paix avec cette tribu qui lui avait prit sa seule lueur d’espoir et d’avenir, sa femme. L’histoire n’a pas retenue son nom, juste qu’elle fût, pendant un temps trop court, Madame Johnson.

Il descendra de sa montagne, harassé par la colère et la peine qui l’a consumé pendant tant d’années et s’engagera dans l’armée de l’Union pendant la guerre de Sécession. 

Cette fois, son coeur de montagnard à appris à obéir et il deviendra un soldat exemplaire.

Démobilisé, il reprend un temps son couteau à scalps durant les guerres Indiennes. 

Puis, dans les années 1880, il occupe le poste de Shérif-adjoint de la petite ville de Coulton au Montana, et Marshal à Red Lodge.

Devenu vieux, il entre à l’Hôpital Militaire pour Vétérans de Los Angeles, il y passera sa dernière année.

Johnson “le mangeur de foie” meurt le 21 janvier 1900, à l’âge de 76 ans.


Découvrez notre Nouvelle prochainement


Vous aussi,  êtes amateur de viande ?

Voici une excellente recette pour vos grillades d’été : Sauce au sirop d’érable et whisky ! 

Attention, cette sauce a un double avantage : Elle est simple, et elle est délicieuse…alors, à vos barbecue !

Sauce au sirop d’érable et whisky


Préparation : 5mn
Cuisson : 5 mn


Ingrédients 

7 cuillères à soupe de beurre, salé ou non, selon vos goûts
6 cuillères à soupe de sirop d’érable
4 cuillères à soupe de whisky
Rien de plus !

Réalisation

Dans une casserole, faites fondre le beurre à feu vif, puis ajouter le sirop d’érable et le whisky.
Laissez bouillir jusqu’à l’obtention d’une consistance sirupeuse
( environ 5 minutes ).
Nappez votre viande avec cette sauce cinq minutes avant la fin de la cuisson, et nappez de nouveau juste avant de servir.

Comme d’habitude, on reste créatif. Essayez avec d’autres alcools, du rhum, de la vodka ou de la tequila…

Bon appétit !

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Les larmes de la petite maison…ou l’histoire vraie de la série mondialement connue!

Tout le monde connaît son générique, ses personnages, et pourtant…
Un chariot bâché, une autre époque…
Un couple heureux, souriant, un générique reconnaissable, facile à fredonner, une course dans les herbes folles et fleuries, une chute et l’entrée dans Walnut Grove… Cela vous rappelle quelques chose ? Oui, c’est bien la série aux 205 épisodes et au succès mondial : “La petite maison dans la prairie” !

Tournée entre 1974 et 1983, la série télévisée raconte l’histoire et les péripéties de la famille Ingalls, des pionniers américains du 19ème siècle.

S’appuyant sur les valeurs familiales, les Ingalls surmontent les problèmes rencontrés avec philosophie et restent, malgré l’adversité, toujours heureux et soudés, à l’image de la petite communauté de Walnut Grove, au Minnesota.

Ce joyeux cliché est pourtant bien loin de la vie des pionniers américains du 19ème siècle et du récit original qui a inspiré Michael Landon, le créateur de la série télé, et acteur dans le rôle du père de famille, Charles Ingalls. 

Car à l’origine, il y a bien une histoire, un roman intitulé “La petite maison dans la prairie”.

Ce récit fait partie d’une série autobiographique écrit par Laura Ingalls Wilder.

Dans la première version qu’elle présentera aux éditeurs, la vie qu’elle y décrit sera jugée trop “dure”, trop éloignée des principes moraux Chrétiens, et trop violente. Témoigner d’une époque, d’une vie, c’est bien, mais dans les années trente, les récits de style “Grands reporters” ou “Reporters de guerre” n’ont pas bonne presse. Ce que le public veut c’est magnifier l’époque de la conquête de l’ouest, désormais élevé au stade du mythe au même titre que la guerre d’Indépendance.

C’est donc une version édulcorée, presque enfantine qui sera publiée et qui connaîtra un immense succès, surtout auprès de la jeunesse.

Huit tomes seront écrits. Laura Ingalls y dépeint sa vie, depuis sa plus tendre enfance jusqu’à son mariage.

Elle occultera donc les passages les plus sombres et les plus douloureux de sa vie, comme le décès d’un de ses petits frères, ou la pauvreté de ces parents, obligés de voler pour nourrir leur famille, l’appropriation illégale de terres indiennes, le décès de son propre fils, les difficultés financières, la perte de sa maison dans un incendie…

En ressortira un roman plus tout à fait autobiographique, mais inspirant, car joyeusement heureux, même devant les difficultés, dans cette nature généreuse et abondante, où souffle l’esprit d’entraide communautaire de la petite ville naissante de Walnut Grove…

Laura Ingalls Wilder décèdera en 1957, à l’âge de 90 ans, encore un peu tourmentée par certaines rumeurs attribuant la paternité des romans à sa fille, Rose Wilder Lane.

Si Laura Ingalls voulait y exorciser ses démons en racontant ce qu’elle a vécu et vu, qu’aurait-elle pensé de l’engouement télévisé qui allait suivre ?

L’apreté du temps besogneux où la survie n’était quelquefois que l’unique but dans un environnement hostile et sauvage, laissait place à une comédie d’une confiance aveugle dans l’établissement des générations futures, architectes d’une Amérique bénie des Dieux de l’abondance et du bonheur.

C’est de ce récit que s’inspirera Michael Landon pour créer la série un peu cucul, un peu “bibliothèque rose” au vu de la réalité historique, mais tellement rassurante qu’elle se laisse regarder comme l’on savoure un bonbon au caramel, ou de fondantes langues de chat…


Découvrez notre Nouvelle Dreaming in the Rain !
Une auberge aux charmes bucoliques, un chêne majestueux, un musicien célèbre et riche…et le papier-peint de la réalité tombe sous l’averse d’une nuit d’orage.


Une recette enfantine, aussi bien en tendres souvenirs que dans sa réalisation. A déguster devant un épisode de “La petite maison dans la prairie”…

Langues de Chat

Pour une vingtaine de Langues de Chat
Préparation : 15mn
Cuisson : 5 mn


Ingrédients 

60 gr de farine
60 gr de beurre
60 gr de sucre en poudre
1 oeuf
Extrait de Vanille

Réalisation

Préchauffez votre four à 200°c.
Dans un récipient, travaillez votre beurre en pommade, puis incorporez le sucre, et quelques gouttes d’extrait de Vanille. 
Ajoutez l’œuf en continuant de mélanger. Versez la farine et mélanger avec un fouet jusqu’à obtenir une crème bien lisse.

A l’aide d’une poche à douille, dressez des petits “boudins” de pâte bien espacés sur une plaques recouverte de papier sulfurisé.

Enfournez pour 5 minutes environ.
Les langues de Chat doivent être légèrement dorées.

Vous pouvez remplacer la vanille par de l’extrait d’orange.

N’hésitez pas à saupoudrer les Langues de Chat de sucre glace.

Bon appétit !

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“Vrillon”, Amiral au sein du Commandement Galactique d’Ashtar : Quand les Extraterrestres piratent une émission de télévision anglaise !

Tranquillement installés dans leur canapé côtelé orange, des centaines de téléspectateurs anglais vont être témoin d’un événement étrange resté inexpliqué jusqu’à ce jour.

Samedi 26 novembre 1977, 17h10. 

La petite télé carrée et lourde diffuse le programme d’informations du présentateur Andrew Gardner. L’émission est transmise dans tout le sud de l’Angleterre. Les nouvelles du jour portent sur des événements violents de la veille, en Rhodésie, l’actuel Zimbabwe.

Tout à coup, l’image de l’émission se met à vaciller et le pauvre Andrew est bientôt réduit au silence. Se superpose alors une voix métallique, grave. Et pendant 5 minutes, les téléspectateurs assistent à ce que certains vont considérer comme le premier message “extraterrestre“.

L’entité qui parle dans le brouillard télévisuel se présente sous le nom de Vrillon, il est le représentant  d’un “Commandement Galactique d’Ashtar”.

Le message reste bienveillant envers l’espèce humaine, mais il met toutefois en garde les humains sur l’aspect violent de notre société.

Pendant toute la durée du “piratage hertzien” les techniciens vont s’activer pour couper la télétransmission du message fantôme, sans succès.

A la fin des années 70, la technologie pour prendre le contrôle d’un réseau et pirater une émission n’est pas à la portée de tout le monde, ce qui rend le canular particulièrement sophistiqué et bien préparé. 

Plus de quarante ans plus tard, là où plusieurs autres supercheries ont laissé le secret s’étioler avec le temps, dans le message de “Vrillon” personne n’a jamais revendiqué la prouesse technique de cette farce, ce qui laisse encore maintenant, planer le doute. Et si…

 “Ceci est la voix de Vrillon, un représentant du commandement galactique d’Ashtar, qui vous parle. Durant de nombreuses années vous nous avez vu sous la forme de lumières dans le ciel. Nous nous adressons à présent à vous dans la paix et la sagesse comme nous l’avons fait avec vos frères et sœurs partout sur votre planète Terre. Nous venons vous avertir du destin de votre race et de votre monde pour que vous puissiez communiquer avec vos semblables le chemin à suivre pour éviter le désastre qui menace votre monde et les êtres sur d’autres mondes qui vous entourent. Nous le faisons afin que vous puissiez partager ceci lors du grand réveil alors que votre planète passe dans la nouvelle ère du Verseau. La nouvelle ère peut être un temps de grande paix et d’évolution pour votre race, mais seulement si vos dirigeants sont avertis des forces malveillantes qui peuvent obscurcir leur jugement.

Ne bougez pas et écoutez car l’occasion de le faire ne se présentera peut-être plus. Toutes les armes du mal doivent être supprimées. L’époque des conflits appartient maintenant au passé et la race à laquelle vous appartenez peut avancer vers les stades plus élevés de son évolution si vous vous en montrez dignes. Vous n’avez que peu de temps pour apprendre à vivre ensemble en paix et dans la bonne volonté. De petits groupes un peu partout sur la planète sont en train d’apprendre ceci et existent pour vous transmettre à tous la lumière du nouvel âge naissant. Vous êtes libres d’accepter ou de rejeter leurs enseignements, mais seuls ceux qui apprennent à vivre en paix passeront aux domaines plus élevés de l’évolution spirituelle. Écoutez maintenant la voix de Vrillon, un représentant du commandement galactique d’Ashtar, qui s’adresse à vous. Soyez aussi conscients qu’il y a beaucoup de faux prophètes et guides qui opèrent dans votre monde. Ils aspireront votre énergie – l’énergie que vous appelez argent, et l’utiliseront à des fins mauvaises et vous donneront des déchets sans valeur en retour.

Votre « vous-même » intérieur divin vous protégera contre cela. Vous devez apprendre à être sensibles à votre voix intérieure qui peut vous dire ce qui est vrai et ce qui est confusion, chaos et contre-vérité. Apprenez à écouter la voix de la vérité qui est en vous et vous vous mènerez vous-même sur le chemin de l’évolution. Ceci est notre message à nos chers amis. Nous vous avons regardé grandir durant de nombreuses années alors que vous observiez nos lumières dans le ciel. Vous savez maintenant que nous sommes ici et qu’il y a plus d’êtres sur et autour de votre Terre que vos scientifiques ne l’admettent. Nous sommes profondément inquiets à votre sujet et au sujet de votre chemin vers la lumière et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous aider. N’ayez pas peur, cherchez seulement à vous connaître vous-mêmes, et vivez en harmonie avec la façon d’être de votre planète Terre. Le commandement galactique d’Ashtar vous remercie pour votre attention. Nous quittons à présent votre plan d’existence. Puissiez-vous être bénis par l’amour et la vérité suprêmes du cosmos.”

Faites vous, vous même votre opinion, pour les curieux voici un lien vidéo du message. https://www.youtube.com/watch?v=hhNriwaMTQE


Découvrez notre Nouvelle
Hyperios parle à Oxoxe 411, je répète, Hyperios parle à Oxoxe 411


Les questions et théories métaphysiques vous ennuient profondément, vous n’y croyez pas plus qu’un petit pois à trois jambes?…
Voici un cocktail qui vous divertira en écoutant votre ami vous parler de “Vrillon” tout en dégustant avec le sourire cette recette à base de Tequila !

Au contraire, vous aimez réfléchir aux possibles extraordinaires qu’offrent l’Univers?…Méditez sur le bleu magique de ce cocktail, et laissez-vous porter par la suavité liquoreuse et le sel du Mo’Shark !

Mo’Shark

Cocktail à base de Tequila et de Curaçao
Préparation : 5mn


Ingrédients 

Pour un verre à cocktail
2 cuillères à soupe de Tequila
2 cuillères à soupe de Curaçao bleu
2 cuillères à soupe de jus d’ananas
2 cuillères à soupe de jus de cranberries
2 cuillères à soupe de jus de citron vert + pour le rebord
Glace pilée
Sel pour le rebord du verre

Réalisation

Frottez le rebord du verre avec du jus de citron puis trempez-le dans le gros sel.
Mettez tous les ingrédients dans un shaker, mélangez bien et servez dans un verre à cocktail.
Vous pouvez décorer votre cocktail avec des brochettes de fruits frais, d’orange et de citron vert, d’ananas… 
La base de ce cocktail est la Tequila et le Curaçao bleu, pour le reste, adaptez et appropriez-vous la recette.

Vous pouvez remplacer le jus de cranberries par un léger trait de grenadine, rajouter un filet de sirop de canne…ou pas!

A déguster la tête dans les étoiles, et avec modération…

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Le 18 Août 1856, le “ Guano Islands Act ” est voté par le Congrès des Etats-Unis.

Cette Loi autorise n’importe quel citoyen américain à revendiquer et prendre possession d’une île contenant un gisement de guano ( excrément d’oiseaux ), n’importe où dans le monde, à la condition qu’elle soit inhabitée et qu’elle ne relève d’aucune juridiction étrangère.

En cas de menace extérieure, cette appropriation privée peut, à la discrétion du Président des Etats-Unis, faire l’objet d’une intervention de l’armée américaine.

En effet, pour comprendre l’importance du guano, il faut savoir qu’au dix-neuvième siècles, il est utilisé comme  principal fertilisant agricole et entre également dans la composition du salpêtre, celui-ci étant indispensable à la fabrication de la poudre à canon.

L’intérêt du guano est alors mondiale, son commerce est synonyme de fortune, et donc, d’abus, car l’excrément d’oiseaux attise les appétits…

En 1863, l’Espagne va même tenter de s’approprier le premier gisement mondial de guano, au Pérou, sur les îles Chincha. Il faudra une coalition armée du Pérou et du Chili pour repousser l’envahisseur Espagnol.

Et la cupidité plonge un peu plus dans l’horreur, lorsqu’au milieu du 19ème siècle, des navires négriers se lancent dans une chasse internationale aux esclaves dans le Pacifique et déportent, de force, près de 1500 Pascuans sur les 3000 habitants que compte l’Île de Pâques. Les malheureux seront vendus pour travailler dans les mines Péruviennes de guano.

C’est ainsi que le gouvernement des Etats-Unis va réclamer, au nom du “Guano Islands Act“, plus d’une centaines d’îles, surtout dans l’Océan Pacifique et les Caraïbes.

Plusieurs sont encore actuellement sous administration américaine dont une des plus connu, l’Atoll de Midway. 

Certaines de ces possessions américaines donnent lieu encore aujourd’hui à des conflits territoriaux, comme l’Ile de la Navasse, située à une cinquantaine de kilomètres d’Haïti, et revendiquée par le gouvernement Haïtien depuis 1801. 


Découvrez notre Nouvelle Guano Space Act ”, la Loi qui autorise chaque citoyen américain à s’approprier n’importe quels Astres célèstes !


Suivez votre instinct et appropriez-vous cette recette forte en goût mais délicieuse, rustique et tellement appétissante…

Craquez pour le ‘StarCheez Troopers’ délicieux Camembert rôti au Pesto et sa variante à la Bière brune !

‘StarCheez Troopers’

Pour 4 personnes
Préparation : 5mn
Cuisson : 20mn

Ingrédients 

1 Camembert de bonne qualité
1 petite boîte de Pesto Basilic 

Pour la variante à la bière :
1 Camembert, toujours de bonne qualité
Noix (noix, noisettes, amandes, noix de Cajou,…)
Miel
Fruits secs (abricots, raisins,…)
1 bouteille de bière brune bien fraîche (pour boire le reste après la recette !)

Réalisation

Préchauffez votre four à 170°c.
Jetez l’emballage papier de votre camembert et remettez-le dans sa boite, sans le couvercle. Faites une incision en forme de croix sur la croûte du dessus. 
Déposez une bonne cuillère à soupe de Pesto à l’intérieur du fromage, puis emballez-le dans du papier aluminium en formant une papillote, et enfournez pour une vingtaines de minutes. Le camembert doit être coulant.

Variante à la bière :
Préchauffez votre four à 170°c.
Jetez l’emballage papier de votre camembert et remettez-le dans sa boite, sans son couvercle. Faites une incision en forme de croix sur la croûte du dessus.
Hachez les noix et les fruits secs et mélangez-les dans un bol avec une bonne cuillère à soupe de miel. Garnissez-en l’intérieur du fromage. 
Emballez votre camembert dans du papier aluminium, et avant de refermer la papillote, arrosez le fromage d’une bonne rasade de bière.
Enfournez pour une vingtaine de minutes. Le camembert doit être coulant.
Dégustez avec des mouillettes de petits pains Torfalous, rien de mieux pour le moral !

Bon appétit!

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Les frères Abernathy, l’incroyable exploit de deux enfants!

En cette période difficile, aiguisons notre soif absolue de liberté, préparons nos vélos, nos chaussures de marche, avec en point de mire, cet objectif qui se rapproche, le déconfinement !

En attendant, nous vous proposons une belle histoire d’aventures. Elle est d’autant plus belle, qu’elle est véridique…

Nos héros sont deux enfants, de 10 et 6 ans.

Pour apprécier l’exploit, imaginez votre enfant rentrer seul d’une balade en forêt ou en montagne, à 2500 kilomètres de distance de votre domicile, à travers des chemins boueux, traversant des rivières et des prairies fréquentées par des bêtes sauvages et des bandes de hors-la-loi !

C’est pourtant ce qu’un père a accepté pour ces deux fils, Louis et Temple Abernathy, en 1910 !

Cette histoire se passe aux Etats-Unis.

Jack Abernathy, le père des deux gamins, est Marshall de l’état de l’Oklahoma. Ce poste, il l’a reçu des mains du président américain de l’époque, Théodore Roosevelt. Les deux hommes sont amis. Théodore, ou Teddy pour les intimes, aime les individus qui personnalisent l’esprit pionnier de cette Amérique sauvage, où tout reste à construire. Et Jack est le parfait exemple d’homme courageux au caractère bien trempé. Il s’est fait connaître en capturant des loups à mains nues.

Sa pauvre femme Jessie est morte peu de temps après avoir mis au monde leur deuxième fils, Temple.

Il incombe désormais à Jack d’éduquer seul ses deux enfants. Très tôt donc, les deux frères vont se confronter à la rudesse pédagogique de leur père.

C’est ainsi que, depuis le ranch familial, les deux frères se rendent seuls et à cheval, à Santa Fe, ville distante de 900 kilomètres. Nous sommes en 1909, Louis a 9 ans, et Temple 5 ans. Déjà l’aventure suscite l’intérêt de la presse locale. Les enfants seront même suivis et protégés de loin par une bande de hors-la-loi, admiratifs du courage des gamins. 

Fort de cette première expérience, les enfants voyageurs se tournent cette fois vers la Côte Est. 

Après plusieurs mois passés en Afrique à trucider des Lions et des Éléphants, l’ancien président et ami de la famille Abernathy, Théodore Roosevelt, va rentrer au pays où il sera accueilli à New York par un immense cortège. Louis et Temple ne veulent pas manquer l’occasion. Cette fois, le voyage est long de 2500 kilomètres!

Encouragés par leur père qui les entraîne aux différentes techniques de survie, les deux frères se mettent en marche, à califourchon sur leur monture respective, au début du mois d’avril 1910.

Jack, lui, se rendra à New York en train, c’est là qu’il les attendra.

Les deux enfants vont crapahuter ainsi sur des chemins recouverts de poussières et de boue, ils vont lutter contre le courant de rivières tumultueuses, affronter les bêtes sauvages et un climat hostile. Le cadet, Temple, va même être atteint d’une forte fièvre suite à une tempête de neige, mais rien ne les décourage, et à mesure qu’ils avancent vers l’Est, leur popularité grandit. Désormais, les plus grands journaux du pays font de l’expédition des deux frères, leur première page. 

Durant leur voyage ils vont ainsi rencontrer de nombreuses personnalités parmi la population qui sort pour les accueillir. Dans les villes traversées, on leur offre des repas et dorment dans les hôtels les plus luxueux, où les patrons voient là un bon moyen de se faire de la publicité. Les enfants sont devenus, au fil de leur parcours, des vraies célébrités!

Ils retrouvent leur père à New York le 18 juin 1910, après deux mois d’un voyage harassant. Acclamés par la foule, ils auront l’honneur de défiler aux côtés de l’ancien président, Theodore Roosevelt.

Et leurs aventures ne vont pas s’arrêter là. Ils convainquent leur père de ne pas rentrer en train, et achètent une voiture pour le voyage de retour qui durera 21 jours.

En 1911, accros aux émotions fortes, ils acceptent de relever le défi proposé par un journal, de relier New York à San Francisco en 60 jours, à cheval.

Ils échoueront, en établissant tout de même un record de vitesse de 62 jours.

Les années vont passer, et leurs exploits vont sombrer doucement dans l’oubli. 

Louis deviendra avocat et décédera en 1979. Temple va travailler dans l’industrie du pétrole, il s’éteindra en 1986, refermant la page sur une époque aventureuse et l’incroyable odyssée de deux enfants.


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Le voyage de Petit Dragon Rouge


Pour accompagner cette petite aventure kilométrique, voici une recette de gâteau sec de Mamie-Nette, facile à réaliser et à conserver. Originaire du Sud de l’Italie, on l’offre pendant la semaine de Pâques.

Voici les Campanare !


Campanare

Environ une trentaine de biscuits (en fonction de la taille de biscuits désirés)
Préparation : 20mn
Cuisson : 15mn

Ingrédients 

500 gr de farine
250 gr de sucre semoule
125 gr de beurre
3 œufs
40 ml d’huile de tournesol
1 sachet de sucre vanillé
1 sachet de levure chimique
zestes d’orange ( facultatif )
1 jaunes d’œuf, pour la dorure

Réalisation

Préchauffez le four à 180°c.
Dans un récipient, mélangez tous les ingrédients secs.
Faites un puits au centre, et incorporez les œufs, l’huile et le beurre ramolli.
Sablez à la main jusqu’à formation d’une pâte homogène.
Farinez et étalez la pâte à l’aide d’un rouleau à pâtisserie.
Détaillez des formes d’un demi-centimètre d’épaisseur.
Disposez les biscuits sur une plaque de cuisson.
A l’aide d’un pinceau, badigeonnez-les avec le jaune d’œuf. 
Enfournez pour 10-20 minutes. Les biscuits doivent être bien dorés.
Enveloppez-les dans un linge propre, prenez votre baluchon, et partez à l’aventure à travers champs, sur les chemins boisés et fleuris…
Ou mangez-les simplement pour le Quatre heures!

Bon appétit!

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BON APPETIT !!!



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La chasse au trésor de Mel Fisher.

Voici une histoire de trésor. 

Cette chasse au trésor ne diffère pas beaucoup des autres histoires, sinon son caractère sous-marin, et la tragédie qui l’assombrit. 

Comme d’autres l’ont subit à leur dépens, un trésor ne se laisse pas découvrir sans sacrifice. La question soulevée ici, est de savoir si la Chasse en vaut “ la peine ” ? . 

Le vrai chasseur ne serait donc pas celui qui trouve, mais bien celui qui consent au sacrifice.

L’Atocha, les Keys, les Chasseurs.

L’histoire commence là où elle se termine, au large d’un chapelet d’îles , les Keys, constituant l’ultime point sud de la Floride, baignées par les embruns odorants des mers chaudes du Golf du Mexique. Anciens repères de pirates et de flibustiers qui n’hésitaient pas à attaquer les navires Espagnols, croisant au large. Les îles, aujourd’hui, constituent un havre bohème, artistique et festif, imprégnées d’une ambiance caribéenne.

En 1622, en pleine saison des tempêtes tropicales, un lourd Galion armés de la Flotte des Indes Espagnoles, sombre au large de Key West. 

Sa cargaison, issue des trésors Incas, est composée d’or et d’argent. Elle est estimée à 400 millions de dollars.

En 1969, Mel Fisher, un chasseur d’epaves américain et son équipe, se lancent à la recherche de la “Nuestra Senora de Atocha”, le Galion naufragé. La localisation est longue et difficile. Les siècles ont effacés les traces, et les indices sont peu nombreux.

Alors que les découvertes s’accélèrent, le 20 juillet 1975, le fils aîné de Mel, sa belle-fille, ainsi qu’un plongeur de l’équipe, meurt dans le naufrage de leur bateau, en participant à la Chasse.

Malgré le drame, Mel Fisher va poursuivre ses recherches en l’honneur des disparus.

Il devra attendre dix longues années, pour qu’enfin, en 1985, un autre de ses fils découvre la partie principale de l’épave et son précieux chargement. 

Lors de la découverte, Mel fisher était à Key West pour récupérer du matériel. Son fils n’arrivant pas à joindre son père, c’est à la radio locale qu’il transmit la nouvelle, et les auditeurs purent ainsi informer le chasseur de trésors qui déambulait dans les rues…

Une partie du trésor repêché est exposé dans un musée, à Key West.

Mel Fisher meurt en 1998.


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Les Frogs n’ Buccaneers et la malédiction du Redenciona!


Découvrez la salade “ Frogs n’ Buccaneers”.

Salade de crevettes marinées et frites, nouilles Somen, assaisonnées d’une vinaigrette Ponzu maison et Granité de Mangue épicée.

( Vous n’aimez pas les crevettes, pas de soucis, on les remplace par du poisson! )


Salade “ Frogs n’ Buccaneers”

Pour une équipe de 4 chercheurs de trésors.
Préparation : 30mn
Cuisson : 30mn
Congélation: 2h minimum

Ingrédients 

Pour les crevettes marinées et frites:
500 gr de crevettes cuites
50 gr de coriandre fraîche hachée
50 gr de jus de citron
20 gr de gingembre haché
3 gousses d’ail
1 oignon haché
1 petits piments jalapeno épépiné
1 oeuf
200 gr de chapelure
huile de friture
Sel, poivre

Pour la salade de nouilles:
300 gr de nouilles Japonnaises Somen
2 oignons
1 petit poivron rouge
1 carotte
50 gr de coriandre fraîche
1 cuillère à soupe d’huile de sésame 

Pour la sauce Ponzu:
150 gr de jus d’orange
150 gr de sauce soja
120 gr de sauce soja sucrée
2 cuillères à soupe de jus de citron vert
2 cuillères à soupe de jus de citron
4 gousses d’ail hachées
2 cuillères à soupe de gingembre frais haché
2 cuillères à soupe de coriandre fraîche hachée
2 cuillères à soupe de sésame
1 oignon finement haché

Pour le granité de Mangue épicée:
2 mangues bien mûres
120 gr de sirop de sucre de canne
2 cuillère à soupe de jus de citron vert
1 petit piment Jalapeno épépiné

Réalisation

Commencez par préparer le granité.
Retirez toute la chair des Mangues. Dans un bol mixeur, mélangez la chair des Mangues, le sirop de sucre de canne, le jus de citron vert et le piment. Mixez bien le tout pour que cela ressemble à une purée bien lisse. Mettre dans un récipient, et congeler au moins 2 heures, mais l’idéal est de le laisser toute une nuit.

Pour les crevettes, préparez la marinade.
Dans votre mixeur, mélangez l’ail, le gingembre, l’oignon, le piment, la coriandre, le jus de citron, le sel et le poivre. Lorsque la préparation est bien lisse, rajoutez un peu d’huile d’olive si elle reste trop épaisse. Transférez dans un récipient suffisamment grand, et enrobez-y les crevettes décortiquées. Couvrez le récipient et laissez réfrigérer au moins 1 heure.

Préparez la sauce Ponzu.
Dans un récipient, mélangez le jus d’orange, la sauce soja, la sauce soja sucrée, le jus de citron vert, le jus de citron, l’ail, le gingembre, la coriandre, les graines de sésame et l’oignon finement haché. Mélangez bien. Réfrigérez.

Cuire les nouilles, selon les instructions de l’emballage. Egouttez-les, et rincez-les à l’eau froide. Dans un récipient, transférez les nouilles et mélangez avec l’huile de sésame, les oignons finement hachés, le poivron et la carotte coupés en dés et la coriandre ciselée finement. Assaisonnée avec la sauce Ponzu, réservez au réfrigérateur.

Frire les crevettes. Utilisez deux bols. Dans l’un, battez l’oeuf. Puis, dans l’autre, disposez la chapelure. Sortez les crevettes de la marinade sans les essuyer, et trempez-les dans l’oeuf, puis dans la chapelure. Laissez-les reposer au moins 30 minutes au réfrigérateur. 
Dans une poêle, chauffez l’huile de friture.
Déposez-y les crevettes enrobées de chapelure. Faites cuire des deux côtés. La chapelure doit être bien dorée. Déposez sur du papier absorbant pour retirer le surplus d’huile.

Préparation des assiettes:
Dans chaque assiettes, faites un monticules de salade de Nouilles au Ponzu. Sur le dessus, garnissez de crevettes frites, puis, à l’aide d’une fourchette, déposez le granité de Mangue.

Note du Cuistot:
Même si la liste des ingrédients peut paraître longue, les préparations sont très simples, ne vous laissez pas décourager.
Essayez cette authentique recette qui sent bon le large tropical et la flibuste des Mers du Sud !

Bonne Chasse!

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La Confrérie des Feniens Irlandais, et l’invasion du Canada Britannique !

Entre 1845 et 1852, un champignon est à l’origine de la Grande Famine en Irlande, qui prive les plus pauvres de leur seule ressource en détruisant en quelques mois la quasi-totalité des cultures de pomme de terre.

Des centaines de milliers d’Irlandais vont alors prendre la direction de l’Ouest, vers les Etats-Unis.

Cette diaspora Irlandaise en Amérique va répercuter la lutte pour une Irlande libre, débarrassée de la tutelle Britannique, en créant en 1858 la « Fenian Brotherhood », ou confrérie des Féniens, tirant son nom du héros de la mythologie Irlandaise, Finn Mac Cumaill.

Incorporés dans les armées Unionistes et Confédérées pendant la guerre de Sécession, les Féniens Irlandais vont s’aguerrir aux combats, et formés à la fin de la guerre, une véritable armée composée de milliers de soldats expérimentés, auxquels s’ajouteront des Afro-Américains et des Amérindiens Mohawks.

Les dirigeants de la « Fenian Brotherhood » vont élaborer des plans visant à combattre le Royaume-Uni directement sur le sol Canadien.

Ainsi, entre 1866 et 1871, cinq raids armés, d’importance et de résultats différents, vont avoir lieu sur la frontière des Etats-Unis et du Canada, avec l’assentiment officieux, dans un premier temps, des autorités Américaines.

Ces combats n’auront qu’un effet limité sur l’indépendance de l’Irlande, qui ne sera proclamée qu’en 1916 et reconnue comme telle qu’en 1922.

Parallèlement, les raids encouragèrent les Canadiens à la création de la Confédération Canadienne en 1867, rassemblant les différentes Provinces du Canada en une seule entité, indépendante du Royaume-Uni.


Découvrez notre Nouvelle correspondante aux Raids Féniens.
Oranmore House


Petite touche irlandaise dans une recette délicieuse de viande fondante et confite au miel, teintée d’une légère amertume et de puissance apportée par un mijotage lent dans une bonne bière brune Irlandaise.

“Joue de porc à la Oranmore House”

Préparation : 15mn
Cuisson : 2h30
Pour 4 à 5 personnes

Ingrédients 

1,5 kg de Joue de porc 
2 oignons
200 gr de lardons fumés
1 grosse cuillère à soupe de miel
1 bouteille de bière brune Irlandaise (type Guinness)
Huile d’olive et beurre
Sel, poivre

Réalisation

Epluchez et émincez les oignons.
Dans un faitout, faites fondre le beurre avec l’huile d’olive, et faites-y revenir la viande quelques minutes.
Retirez la viande, et faites revenir les oignons et les lardons dans le jus de la viande.
Remettez la viande, et ajoutez le miel.
Enrobez bien le tout.Couvrez avec la bière, salez, poivrez, et laissez mijoter à couvert sur feu doux pendant 2 heures environs. La viande doit être fondante.
Vous pouvez remplacer la joue de porc par des gésiers de volaille frais.

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Samuel de Champlain et la « ligne des amitiés ».

L’enfant s’installa confortablement, se pelotonna sous sa couette, et posa sa tête sur un oreiller moelleux. La chambre était rangée comme l’est celle d’un enfant de dix ans. Son père éteignit la lumière principale, se fit une place sur le rebord du lit, et reprit la lecture à l’endroit indiqué par un marque-page représentant un zèbre à lunettes. Il s’éclaircit la voix et chercha des yeux la suite du récit.
L’enfant regarda fixement les lèvres jointes de son père, qui s’ouvrirent sur un monde…
Comme un tourbillon, il fut emporté sur la terre bleue des possibles…

« Les quelques mètres à travers les buissons devenaient pénibles. Les branches fouettaient le visage et les ronces déchiraient le tissu et lacéraient la chair des jambes.
Enfin, la végétation devint plus éparse et accommodante, en haut du promontoire. De là, un paysage densément boisé étalait son manteau de pourpre verte. Quelques hommes robustes attendaient en désignant de leur arme de pierre la silhouette montagneuse, solitaire et robuste, perdue dans cette immensité tourmentée de vallons, de rivières sauvages, où chassent l’ours et le loup.
Les hommes poussaient des cris aigus, et s’agitaient. Ils semblaient pris d’une fièvre guerrière emprunte de peur sacrée. Champlain regarda la bosse rocheuse que les Wendat, ou Hurons, appelaient « Montagne ».
« Nous pouvons y arriver demain, en fin de journée. »
François Gravé parlait en connaisseur. Élégamment vêtu, il n’en fut pas toujours ainsi. Grand, rasé de près, le visage buriné par le temps implacable de la vie au grand air, il était arrivé quelques années plus tôt. Cherchant fortune, il avait tout tenté. Il savait la difficulté et la lente progression, dans cet environnement hostile et sauvage de ces terres Canadiennes, pour y avoir fait la traite des fourrures.
Mais ce qui l’inquiétait semblait bien plus terrible que l’ours ou le loup. C’étaient les Iroquois !
Ce peuple Amérindiens, de guerriers fiers et redoutables, ennemis héréditaires des Hurons, des Montagnais et des Algonquins, avec qui Samuel de Champlain et ses compagnons Français avaient signé un pacte d’alliance qui les liaient, indiscutablement, à cette lutte fratricide séculaire.
Ce majestueux panorama s’enfonçait en terre adverse. La voie longeant le fleuve impétueux du Saint-Laurent s’enfonçait profondément dans les Hautes
Terres et donnait accès à des ressources immenses.
Mais ce climat de guerre incessant, perturbait le commerce de la traite des fourrures, première économie de la toute jeune colonie de Québec, fondée un an auparavant en 1608.
Samuel de Champlain et ses compagnons devaient y mettre un terme. Samuel fixa la montagne, balaya du regard les environs couverts de forêts obscures, et retourna au
campement.

Résumé : Un père lit un livre d’aventure, un soir, à son fils.Nous retrouvons dans cette histoire, Samuel de Champlain et ses compagnons, escaladant une montagne en territoire ennemi Iroquois, dans le but de rencontrer « le Vieux de la Montagne », et de lui proposer un accord de paix…

Le feu brilla longtemps dans la nuit. Les Hurons allaient et venaient, bavassant dans leur langue. Un Français, habillé à la mode autochtone discutait joyeusement avec eux. Habillé d’une veste de peau et de jambières à franges, il était jeune et beau. Il avait rapidement pris et compris les coutumes Indiennes. Pendant un an, Etienne Brulé vécut au milieu des Hurons, et appris leur langue. Fidèle compagnon de Samuel, il lui servait d’interprète. Par la suite, il deviendra un des plus grands explorateurs d’Amérique du Nord. François Gravé lui demanda de se présenter sous la tente de Champlain. Une dizaine de français faisaient partis de l’expédition. Samuel de Champlain, Charentais au charisme imposant, un visage massif, la barbiche fière, trônait au milieu des français, penchés sur une carte de parchemin. Le chef Huron Arendarhonons montra de son doigt un point invisible sur la carte, et dit des mots que personnes ne comprit.
Dans l’obscurité vacillante des lampes, un homme à la peau sombre, plus que les autres, traduisit les paroles du vieux chef, en parfait français. C’était Mathieu Da Costa, originaire de quelque part, d’un pays de terre rouge d’Afrique. Lui-même ne savait pas d’où. Résultat possible et terrible de l’esclavage. Le financier de Champlain et de la colonie, Pierre Dugua de Mons, avait rencontré Mathieu Da Costa
à Amsterdam lors d’un voyage. Il avait été immédiatement séduit par ses capacités. Parfaitement polyglotte, Mathieu Da Costa avait une facilité dans l’apprentissage des langues et une grande intelligence. Dugua lui avait proposé l’aventure, de l’autre côté de l’océan, et lui, avait dit oui.
Premier homme libre d’origine Africaine sur cette terre inconnue, il avait, depuis son arrivée, appris les dialectes Amérindiens avec une rapidité déconcertante. Il était, avec Etienne Brûlé, l’un des interprètes de la colonnie.
« Voici la montagne du Vieil Homme, et nous sommes ici. »
Ils touchaient au but. Leurs alliés Hurons et Montagnais leur avaient raconté la légende. Le Vieil Homme de la Montagne était le chef spirituel des Iroquois et des Agniers. C’était aussi un magicien craint. Et tout traité de paix devait être approuvé par cet étrange ermite. A défaut, il faudrait faire la guerre, et la gagner une bonne fois pour toute !
On discuta encore quelques temps du trajet à suivre et d’autres choses, du pays, qui manquait, et l’on partit se coucher.
Le matin était frais. Le cui-cui des Roselins pourprés magnifiait les hauts pins environnants. Les traces du campement disparurent rapidement, et la troupe hétéroclite s’ébranla à travers les bosquets de feuillus. Des gaillards Indiens, chargés comme des mules, ne paraissaient pas souffrir à côté des français, tout aussi chargés et chancelants.
La journée passa. Le ciel resta dégagé, même si au loin, on apercevait des renflements cotonneux qui s’obscurcissaient à mesure. Les hommes regardaient constamment derrière eux, dans l’ombre des bois, l’imagination collective percevait d’étranges silhouettes, glissées entre les troncs. Les nuées de passereaux s’envolaient, effrayés par d’invisibles dangers. Et la troupe se sentie suivie, épiée.

En fin d’après-midi, enfin, on arriva à quelques lieues de la montagne. Le campement fut monté. Les Hurons n’iraient pas plus loin sur cette terre maudite. Les amis Indiens protégèrent le camp, commandés par leur chef, le Sagamo Arendarhonons.
François était inquiet, comme le laissait percevoir cette ride exagérée qui lui barrait le front, et s’en confia à Samuel.
« Nous ne savons pas ce que nous allons trouver là-haut. »
« Un espoir de paix, je l’espère. »
« Comment comptes-tu t’y prendre ? »
« Je veux proposer une ‘Ligne des Amitiés’, bénéfique pour tous, séparant les terres et les influences Iroquoises de notre Nouvelle-France. » Une première ‘Ligne des Amitiés’ avait été conclue en 1494 par le traité de Tordesillas. Elle reconnaissait le partage du monde entre les deux puissances principales, du Portugal et de l’Espagne.
Un simple trait sur une carte, un méridien passant au large des Iles du Cap-Vert. A gauche de cette ligne, les terres seraient possessions d’Espagne, à droite, au Portugal. Le Pape y avait apposé son sceau Pontifical. Cette ligne interdisait aux autres nations d’y revendiquer des terres et de s’y établirent. A la Suite de la guerre Franco-Espagnole de 1595-1598, la paix de Vervins fut signée. En 1598, elle mit fin à la rivalité des deux royaumes. Une clause secrète du traité concernait une nouvelle ‘Ligne des
Amitiés’. Un nouveau trait sur la carte, passant cette fois sur l’Île de Fer, aux Canaries. Cette ligne servirait désormais de premier méridien, deux cents ans avant celui de Paris en 1792, puis Greenwich en 1884. Cette clause secrète, autorisait désormais la France à traverser l’Océan, sans molestations de la part des Espagnols, qui acceptèrent ainsi le partage de leur monopole, attribué jadis par sa Sainteté Alexandre VI.
Les Français pourront s’établir en Amérique, à leur risques et périls. Car les Espagnols autorisent la traversée, mais se gardent le droit d’intervenir selon leurs intérêts, sans répercussion possible, sur le continent européen entre les deux royaumes de France et d’Espagne. A l’Ouest du méridien de l’Île de Fer, la zone devient donc un No Man’s Land ouvert aux audacieux, où guettent les galions Espagnols et où seul les plus téméraires s’y aventurent.
Champlain et ses compagnons ont profité de ce nouveau partage. Et la Nouvelle-France en est le fruit, encouragés et armés par le roi de France Henri IV.

On forma le régiment. Samuel de Champlain, Mathieu Da Costa, François Gravé, Etienne Brûlé, et six autres volontaires Français, de la toute jeune colonie de Québec firent l’ascension. Par prudence, la cordée avait emmené les arquebuses.
Deux heures plus tard, un chemin de pierre et de rocailles imprimait sa silhouette sur le flanc rocheux. Les explorateurs l’empruntèrent.
Le camp avait disparu, tout en bas, dans les brumes de fin de journée qui tapissait la cime des arbres d’un voile opaque. Quelques fois, des éboulis de pierres risquaient de blesser un homme.

Alors la montagne découvrit ses entrailles. Une ouverture perçait la roche. La caverne était sombre, et lorsque s’approcha les premiers hommes, des corbeaux lugubres donnèrent l’alertes en croassant méchamment.
Un grognement fit écho sur les parois de la grotte. Les soldats armèrent les arquebuses.
L’ombre immense, fit craindre l’attaque d’un ours. Bientôt découvert au soleil faiblissant, l’apparence de la bête qui sortait de sa crypte, balançait entre l’homme et l’animal.

Une crinière folle, hirsute et brune semblait mut de serpents horribles. Une barbe buissonneuse de ronces aiguisées, un visage blême, et au milieu, à la place des yeux, deux points immenses, qui semblaient deux brasiers infernaux. La stature haute et droite et sauvage, les gestes saccadés, l’homme, car s’en était un, s’arrêta à la frontière sépulcrale de son antre. Ses yeux cherchaient à s’acclimater aux couleurs vives de la vie.

A cette vision dantesque, la troupe eut un mouvement de recul, sauf Champlain, qui resta ferme sur ses jambes bandées de ses muscles puissants.

L’homme, ou la bête, ou les deux, fut surpris de la majesté du commandant. D’une main osseuse, il dégagea brutalement, de devant ses yeux enfoncés, des mèches de crins qui lui servaient de cheveux.

En guise de sceptre, le vieux roi penchait sur un long bâton de chêne rongé de vermine.

Son grand corps était recouvert d’une sorte d’étrange tunique orientale, descendant jusqu’aux chevilles, décousue, recousue et usée. Une large ceinture de tissu serrée autour de la taille laissait percevoir la maigreur du personnage. A certains endroits de sa robe, la couleur était encore d’un rouge vif, ailleurs un dégradé de brun délavé.

Une voix caverneuse fit trembler l’air ambiant, et les corbeaux se turent.

Da Costa comprit, lui, le polyglotte.

« C’est la langue aztèque des Iroquois. Il demande qui nous sommes et ce que nous voulons. »

D’une voix ferme de chef, Samuel parla.

« Je suis Samuel de Champlain. Avec mes compagnons, nous avons traversé l’immensité de l’Océan. J’apporte la paix de mon Roi. »

Le vieux fou saccadait des mouvements de tête, comme attaqué de milliers d’abeilles. Sa voix crachait, et hurlait, et sifflait…

« Je ne suis en guerre avec personne et je ne connais pas ton roi ! »

« Vieil homme, je ne te cherche pas querelle, ni à toi, ni à ton peuple. Encore une fois, écoute mes paroles. Je viens proposer une paix équitable et bénéfique pour tous. Nous avons marché longtemps pour venir jusqu’à toi. »

Samuel, sûr de lui, ramassa de la poussière de roc, et poursuivit…

« Dans cette main, j’apporte la paix. Dans celle-ci, j’apporte la guerre. Choisit judicieusement, Vieil Homme. »

Le vent s’était levé en même temps que le soleil plongeait dans l’horizon. Le ciel, là-bas, rougeoyait.

Le vieux de la montagne se redressa, encore plus droit sur son sceptre. Son regard s’enflamma et sa bouche se tordit dans un rictus animal qui dévoila ses dents blanches carnassières.

Il s’arc-bouta sur les os de ses jambes, et menaça le groupe de son bâton de bois. Des rafales de vent insufflait la vie à sa crinière folle, qui dansait de soubresauts.

« Tu es l’Ami de mes Ennemis ! Je sens leur puanteur infecte vous suivre, elle vous colle à la peau comme un cadavre dans un marécage putride. Tu parles de paix avec des armes de guerre ! Ton Roi est-il à ce point faible pour ne pas négocier lui-même ? »

Samuel ravala sa colère qui rougissait ses tempes et battait dans sa poitrine.

Le visage du magicien était encore nappé d’obscurité ténébreuse.

En parlant, il avança d’un pas, baignant son visage d’une clarté crépusculaire.

Le commandant des français sursauta de surprise. Ce visage n’avait rien de la peau cuivrée des Hurons, ou des Iroquois, ou des Montagnais. Cette tête, blafarde, aux pommettes saillantes, Samuel la connaissait.

Et le Vieux fou Biblique continua sa harangue.

« Moi, Sinbad, coureur des mers inconnue, Dieu de la Montagne et des Iroquois, Maître du vent, du ciel et de la foudre, je vous maudis ! Vous qui souillez mon domaine de votre arrogance ! La terre se déchirera sous vos pieds, et vous serez avalés dans les flammes infernales ! »

Un éclair zébra l’air, suivit d’une forte détonation, laissant une odeur de soufre. Les nuages noirs s’amoncelèrent, et la tempête se déchaîna. Les soldats avaient peur.

La robe du magicien claquait dans la furie des éléments. Le vieux fou écumait une mousse blanche qui s’étalait sur sa barbe.

La poussière piquait les yeux, et bientôt un épais mur gris enveloppa la troupe d’explorateurs. Les jambes fléchissaient sous les coups de boutoir de la tornade.

Un des soldats trébucha, et les rafales l’emportèrent comme les serres d’un rapace géant, et il disparut à jamais dans le tourbillon immense.

Le magicien s’était dissout en milliers de grains de sable volcanique, fouettant les visages à sang.

Enfin, la troupe put se mettre à l’abri. La tempête s’apaisa. Le ciel bleuit sombrement à l’Ouest. Le maëlstrom disparut. Un deuxième soldat avait été emporté.

 L’entrée de la grotte était déserte. Samuel se redressa. Une cascade de poussière grise glissa de son dos à mesure qu’il s’élevait. Les hommes semblaient être des statues de pierre. Encore étourdis, ils s’approchèrent de l’obscurité. L’odeur était acre.

Les soldats frissonnants restaient sur leur garde, les arquebuses pointées en avant. Samuel dégaina son sabre. Etienne flamba une torche, puis deux, et la troupe s’engouffra dans une nuit plus noire encore.

La grotte n’était pas profonde. Une couche de paille éparpillée et sèche dessinait une étoile imparfaite autour d’un reste de feu. Quelques mobiliers de bois austère habillaient les parois sombres.

Un peu reclus dans la pénombre, un passage, presqu’invisible, donnait sur une autre pièce. Les hommes furent stupéfaits. La salle n’était qu’empilement squelettiques, d’os blanchis. Des dizaines de corps, respectueusement disposés, certains bizarrement, dans des positions grotesques, donnaient à la pièce une atmosphère morbide et malsaine.

Samuel y découvrit un manuscrit en papier grossier, enchâssé dans l’orbite vide d’un crâne luisant. Il profana l’hôtel macabre, et glissa le rouleau sous son épaisse veste de velours.

On ne découvrit rien d’autre que l’effroi, dans ces catacombes païennes, et l’on s’enfuit de ce cimetière suintant.

Dehors, la troupe respira de grandes goulées d’air frais, et les esprits tremblaient encore devant la vision floue du Magicien se volatilisant dans la tempête. 

On but l’eau des outres, et sans attendre plus longtemps, les hommes prirent le chemin du retour.

La nuit était tombée lorsqu’ils arrivèrent enfin aux feux réconfortants du camp.

Les Indiens, curieux et murmurants, firent cercle autour des français exténués, et les pressèrent de questions.

On mangea, on but, et l’on exagéra ce que l’on ne pouvait expliquer des évènements passés là-haut, dans la montagne.

A l’écart, sous la tente, le Sagamo Arendarhonons écouta attentivement Samuel de Champlain.

« Ce prétendu Sinbad n’est autre que Zabaleta, le chef de la colonie des pêcheurs Basques de la Terre-Neuve, au détroit de Belle-Isle. Je l’ai rencontré une première fois, de retour de France, à Tadoussac, au poste de Traite des Fourrures. C’est un foutrement bon chasseur de baleines, et j’ai eu affaire à lui une deuxième fois lorsque ses compatriotes se sont lancés en toutes illégalité dans le commerce des fourrures de Castor, contournant le monopole de notre colonie.

 Devant se battre constamment contre les Pirates Anglais qui les harcèlent pour piller leurs cales remplies d’huile des Géants Cétacés, ces farouches chasseurs de baleines se sont tournés vers les terres, moins risqué et plus rentable.

La colonie Basque est infestée d’espions Espagnols, qui conspirent la destruction de nos établissements. Les Basques ont également dû faire face à de nombreuses attaques de tribus Inuits. Zabaleta aura certainement été fait prisonnier lors d’un de ces raids, et par je ne sais quel hasard, ce fieffé bandit s’est débrouillé pour se faire passer pour un Dieu aux yeux des Agniers…Maintenant, il n’est plus. Le vieux a peut-être été soufflé par la tempête. Et puisqu’ils refusent la paix, nous devons nous résigner à faire la guerre ! »

Samuel parlait, plongé dans ses pensées, allant et venant.

Mathieu Da Costa fit irruption sous la tente des chefs. Il tendit le vieux manuscrit enluminé d’étranges motifs, celui trouvé dans la grotte du magicien.

« Je l’ai déchiffré, Samuel. C’est du Persan. Je pense qu’il s’agit d’un livre de bord. Il semble appartenir à un certain Sindibad, de Bassorah.

Capitaine d’une flotte de trois navires, partie des côtes Levantines, en l’an de grâce 801. Au nom du Calife Haroun Ar-Rachid, ils ont exploré les « côtes Océanes jusqu’aux contrées recouvertes de glace ». Là, une tempête a dispersé le convoi. Sindibad et son équipage se sont échoués sur des rivages brumeux. Ils ont été recueillis par une tribu inconnue, nourris et soignés. L’auteur raconte que Sindibad et ses compagnons ont par la suite aidés la tribu dans une guerre contre des ennemis.

Ses compagnons vieillissants, Sindibad s’est peu à peu retrouvé seul, vénéré par la tribu qui l’avait sauvé, lui et les siens. Le récit se termine dans une langue incompréhensible. »

Samuel semblait dépité devant tant d’absurdités, et son esprit penchait ouvertement pour une mystification du Chasseur de Baleines Zabaleta.

« D’une façon ou d’une autre, Zabaleta aura eu connaissance, dans son pays Basque, d’un texte Andalou. Il l’aura recopié ou ramené sur la montagne, afin de tromper les Agniers de la nation iroquoise. »

François Gravé, Etienne Brûlé et Mathieu Da Costa étaient dubitatifs.

Le Sagamo Arendarhonons était resté silencieux. Il observait l’agitation des français.

Il tendit sa vieille main de chef pour faire silence. D’un geste, il demanda Etienne auprès de lui, prêt à traduire. Et assis, il parla.

« Samuel, je t’ai confié mon fils pendant une longue année où j’ai dépéri de le savoir si loin de moi. Tu l’as emmené de l’autre côté de l’Océan, dans ton royaume, pour qu’il apprenne ta langue et vos coutumes. Il m’a raconté vos temples et vos palais. »

Le Sagamo prit Samuel par le bras, et le tira doucement à lui, afin qu’il s’abaisse, tout à côté. Sa voix se fit plus douce, comme s’il parlait à un fils.

« Ici, tu es loin de ton pays. Ne balaie pas d’un revers de main ce qui te parait impossible. Cette terre, est une terre de magie, où les esprits vivent en harmonie avec l’homme, et font partie de notre réalité.

Pour toi, le Vieux de la Montagne est un pêcheur de baleines que tu as reconnu. Pour lui, il est Sinbad, un homme du passé, Capitaine de bateaux dans un pays lointain. Pour les Iroquois, il est Daganoweda, un esprit Faux-Visage, au destin divin, lié à la protection et à la réunification des tribus du Grand Fleuve.

Peux-tu dire qui a raison, et qui a tort ? Moi, je dis que chacun à raison dans sa propre réalité.

Samuel, tes yeux ne voient que la valeur des choses et non leur simple beauté.

Tu crois cela impossible. Et pourtant… Il existe un rituel bien connut. Lorsqu’un ennemi est sur le point d’être mis à mort au poteau de torture, et qu’une mère ayant perdu un fils, reconnait la réincarnation de l’esprit de son enfant défunt dans le corps du supplicié, alors elle a le pouvoir de le sauver. On délit ses liens, et l’homme est complètement libre, membre de la tribu. Il portera le nom du fils disparu, et part vivre avec sa mère adoptive.

De même, lorsqu’un personnage de grande importance meurt, une cérémonie consiste à emprisonner l’esprit du mourant pour le transmettre à une autre personne désignée, qui devient ainsi, le personnage décédé. Ses pratiques sont courantes, et admises de tous.

Ainsi sont réunis, au sommet de la Montagne, trois esprits, cohabitants dans un corps. »

Champlain et les autres français restèrent silencieux un moment. Samuel semblait troublé.

« Tes paroles sont sages, et je ne sais que penser. Mais cela ne doit pas nous faire oublier le but de notre voyage, et, de fait, notre échec. Je crains, messieurs, qu’il faille nous préparer à la guerre. »

La nuit fut longue pour les corps endoloris et les esprits tourmentés.

Le matin répandait sa rosée, et le jour était charmant. Pourtant déjà, les cœurs battaient du tam-tam sauvage, des tueries à venir. Et la beauté du jour fut gâché.

Les rudes guerriers, et la soldatesque française rebroussèrent jusqu’à Québec.

Derrière la palissade de rondins de bois et de pieux, les grands chefs alliés, les Sagamos, Hurons, Algonquins et Montagnais, festoyèrent et établir avec Champlain, la stratégie de guerre. »

Le 28 juin 1609, Samuel de Champlain descendit le fleuve Saint-Laurent avec deux puissantes chaloupes remplies de français volontaires, accompagné de trois cents guerriers de bronze amérindiens, peints des ors de la guerre.

Ils traversèrent le pays ennemi.

Le puissant fleuve tumultueux trimbala cette armée jusqu’aux confins du monde.

Les rivages boisés et les murmures inquiétants, résonnaient en écho les évènements mystérieux de la Montagne. Et bientôt, au compte-goutte, la troupe s’amincie. Des alliés Algonquins, Hurons, Montagnais, mais aussi français, prétextaient pour ne pas aller plus loin. Et ainsi, la rivière devint à double sens.

Plusieurs nuits, on dormit dans l’étroitesse des troncs évidés. Enfin, l’armée de pirogues déboucha dans un lac majestueux et large. L’eau scintillante avait la couleur du métal le plus pur.

Eblouit par tant de beauté, Champlain baptisa de son nom la liquide étendue.

Ils glissaient sur les eaux et pêchaient.

 Le soir venu de cette même journée, au détour d’une anse parsemée de bois flotté, et où l’on cherchait un endroit accueillant pour la nuit, un groupe impressionnant de deux cents guerriers Iroquois surgit du brouillard naissant.

Les deux armées, surprises de ce face à face inattendu, balbutièrent quelques invectives et semblant d’attaques.

 Samuel, à ce point diminué des désertions successives, pouvait compter pour la guerre, sur quatre-vingts Algonquins, Hurons et Montagnais, et deux français.

Les Iroquois, fortement contrariés de voir ainsi en toute impunité, les ennemis de toujours, voguer au cœur même de leurs terres, criaient, vociféraient, en levant les bras.

Immédiatement, on banda les arcs, on leva les rames et on amarra, à l’aide d’une corde d’écorce, toutes les pirogues entre elles, afin de former un mur meurtrier face à l’ennemi.

Les iroquois se réunirent sur la rive, et firent une barricade de leurs pirogues.

L’eau noire du lac reflétait la clarté d’une demi-lune. La nuit déloyale, où le guerrier ne distingue pas son frère d’arme, s’était abattu comme un lourd marteau de plomb sur le champ de bataille à venir.

Alors, les chefs des deux camps se mirent d’accord pour un combat, le lendemain.

Les féroces Iroquois installèrent leur campement sous les larges tilleuls odorants. Ils firent des feux qui sentaient bon la fumée de bois et la viande.

 Samuel et ses alliés restèrent dans leurs barques, liés les uns aux autres, pirogues contre pirogues, Seigneurs du Lac. Les estomacs criaient et tournaient la tête. Les poissons eux, jouaient les fanfarons, et ne se laissaient pas prendre.

A la faveur de l’obscurité nocturne, le chef français débarqua secrètement sur la rive spongieuse, ses deux compatriotes. Il avait un plan, tendre une embuscade.

La nuit résonna de cris et d’insultes des deux côtés. Les hommes ne dormirent pas.

Samuel regrettait ses compagnons, François, Etienne et Mathieu, restés à Québec.

Bientôt, la flamboyance du soleil levant, donna le signal. On rompit alors les cordes qui entravaient les embarcations, et on rama ferme pour atteindre le rivage.

Regroupés, les guerriers se peignirent le visage et le corps des couleurs de la guerre, et ils chantèrent.

Un éclaireur Algonquin désigna à Samuel les trois chefs ennemis, bien visibles au milieu de la cohorte, reconnaissables à leur couronne de plumes écarlates.

Des deux camps on se chauffa d’injures, mettant en doute la virilité de l’adversaire. Les corps tatoués et peints brillaient de sueur. Le Grand Manitou ferma les yeux, et l’affrontement commença.

De loin, d’abord. Plusieurs bordées de flèches obscurcirent un temps le ciel bleu. Instant tragique et excitant des premières grimaces des premiers blessés. Un sirop vif, brun et rouge, dégoutta des blessures et attisa la meute.

L’hésitation du choc frontal et la mise à distance de l’adversaire, dissuadés par le tranchant des flèches, qui constamment s’élevaient pour s’abattre sur les peaux, était encouragé par un Samuel rageant des ordres de bataille.

La plage tremblait des jambes puissantes qui fourrageaient le sable. Des pierres frappaient de loin, lancées par un ennemi invisible.

Dans l’azur étincelant, un aigle tournoyait, méprisant ces pantins désarticulés qui étalaient toute leur carne appétissante. Aussi espérait-il y déchirer, bientôt, de larges lambeaux. Il attendait, porté par les courants ascendants, le silence gémissant des mourants.

A un signal reconnu, la troupe amie s’écarta vivement, faisant un passage à Samuel, qui s’engouffra furieusement dans ce corridor musclé. Avec la vitesse d’un fauve, il s’agenouilla dans le No Man’s Land séparant les deux camps, pointa son arquebuse chargée de quatre balles, trembla un peu, et tira.

 La détonation fit sursauter les combattants ennemis, qui, jamais, n’avaient entendu d’arme à feu. C’était un bon tireur, et deux chefs Iroquois tombèrent, morts.

Le temps fut suspendu, immobile, comme la fourmi prisonnière de l’ambre jaune.

Soûlés de stupeur, l’hostilité guerrière Iroquoise diminua. A peine le combat reprit que, déjà, les deux soldats français déposés pendant la nuit, au secret des bois d’érables et d’épinettes blanches, tirèrent aux arquebuses.

Le troisième chef fut atteint mortellement. Sa blessure bouillonna goulûment, et sa poitrine s’affaissa.

Ces deux derniers tirs provenant du fond noir des sous-bois, dupèrent les Iroquois, qui crurent l’armée alliée en bien plus grand nombre qu’il n’y paraissait. Alors, le bloc ennemi se disloqua. On fuyait de tous côtés, hurlant cette fois de terreur. Et les Algonquins, les Montagnais et les Hurons, chargèrent la troupe en déroute. Les flèches perçaient la chair du dos ainsi offerte, les casses têtes défonçaient les os. Quelques rares combats singuliers eurent lieux entre les plus braves.

Des cris, des lamentations et des sanglots, puis un éclat, commun, formidable et victorieux.

La bataille était gagnée.

Samuel dénombra une trentaine de morts ennemis, seulement quinze blessés parmi les siens.

Les alliés célébrèrent l’exploit, mais dans la pénombre des forêts environnantes, des yeux pleuraient de rages et de vengeance future.

La compagnie rentra à Québec.

Les Agniers de la nation Iroquoise, jugèrent l’utilisation d’armes à feu déloyale et lâche. Cette victoire, loin de poser les bases d’une paix souhaitée et durable, fut au contraire, le préambule d’un siècle de guerres ouvertes et terribles, apportant son flot de misère et de désolation.

Plus tard, les Français et les Anglais se livreront des luttes sanglantes, manipulant les Nations Indiennes, au gré des combats et des alliances.

Bien des années passèrent…

François Gravé, vieillissant, mourra de retour en France, en 1629. Son navire sombra au large d’Honfleur.

Etienne Brûlé vivra et se mariera au sein de la tribu Huronne. Marcheur infatigable, curieux, il découvrira les Grands Lacs, le Michigan et explorera jusqu’aux terres du futur état de Pennsylvanie. Tombé en disgrâce auprès de Champlain, ses amis Hurons, avec qui il avait vécu vingt ans, se retournèrent contre lui, l’assassinèrent, et d’après la légende, le mangèrent. Il avait 41 ans.

Mathieu Da Costa mourut à Québec en 1619, en homme libre et traducteur expérimenté.

Samuel de Champlain renforcera et agrandira la cité de Québec. Il fera plusieurs voyages en France afin de trouver des financements nécessaires pour faire vivre et prospérer la colonie. Il meurt à Québec, en 1635, loin de sa femme restée en France, dans cette cité qu’il a rêvée et fondée, et pour laquelle il s’est tant battu. A ce jour, sa tombe n’a toujours pas été localisée. »

 « FIN »

Les murs de la chambre étaient éclairés d’une douce lumière tamisée. Le père referma la couverture épaisse et rigide du livre. Le titre doré ressortait sur le cuir vert impérial.
Sur la tranche il lisait,
« Roman d’aventures »

Il soupira. L’enfant dormait profondément. Il le regarda quelques secondes, attendri, posa le livre sur la petite table de nuit bicolore, éteignit la veilleuse qui bourdonnait doucement, et sorti de la chambre à tâtons.

 Tranquillement, dans l’obscurité, il bailla, et partit se coucher.

Sous sa couette imprimée de voitures rouges souriantes, le petit, bouillonnait plus qu’il n’en paraissait. Dans ses rêves d’enfant, il revivait des aventures épiques et palpitantes. Peut-être était-il l’explorateur Samuel de Champlain, ou l’un de ses compagnons, ou Sinbad, ou le Vieux de la Montagne, ou un chef Indien, ou un Pirate, ou un chasseur de baleine, voguant sur les mers déchaînées et les rivières sauvages.

 Peut-être aussi, quelque part, aujourd’hui encore, faisait-il revivre Sinbad, le vieil homme, protecteur réincarné, poursuivant sa mission du haut de sa Montagne…

Dans ses rêves enfantins, sortis d’un roman d’aventures, tout était possible…

Note de l’auteur :
Chers ami(e)s lecteurs(trices), comme vous l’aurez deviné, cette histoire est romancée.
Cependant, seul l’épisode de la Montagne a existé dans l’imaginaire d’un enfant.

L’Empire Tibétain de Gumpo-cacau.

La chaleur lourde et étouffante et humide, fait transpirer les passagers du pick-up. Malgré l’ombre de la cacaoyère, les feuilles semblent s’être alliées dans un pacte secret pour amplifier l’effet ardent des rayons du soleil.

Au bout de la piste, d’abord petit et clair, le point grandit, les façades et le bâtiment prennent formes. La sensation de toucher au but est agréable. Bientôt, la fin du voyage, la fin de cette piste, défoncée, qui broie le dos.

L’entrée du domaine est intrigante, c’est une aventure en soi. Avec un portail monumental de crépi ocre, un style tout à fait asiatique, ouvragé de bleu et d’or et des motifs à la signification inconnue des voyageurs.

L’habitation se fond dans son milieu tropical. C’est une grande demeure d’architecte, moderne, aux formes cubiques suspendues, avec des balcons en bois clair, et de grandes baies vitrées. Le rez de chaussé est un immense espace de vie, transparent. Le lieu invite à l’apaisement.

Le pick-up se gare et les voyageurs descendent, fourbus. Le conducteur porte les bagages, il affiche un sourire qui ne s’est pas effacé depuis l’aéroport Coronel Horacio de Bahia. 

Aussitôt, un homme au visage avenant et détendu arrive à la rencontre du couple de voyageurs. Sa chemise ample, d’une blancheur éclatante, ondule à chaque pas. 

« Bem-vido ao propriedade Gumpo-Cacau ! »

Il ne sert pas les mains tendues, mais enlace chaque personne d’une chaleureuse étreinte.

Les présentations sont faites. Lui, c’est Jampa, le propriétaire du domaine. Eux, Pierre et Lucy, mariés, sans enfants.

« Bienvenue chez vous… ». Le geste de son bras invite les voyageurs à se diriger vers la maison. Il s’enquit du voyage, « pas trop long ? nous pourrions refaire la piste qui mène au domaine, mais mon père dit qu’elle perdrait son âme… ». Alors les voyageurs continuent d’avoir mal au cul. 

La porte de verre est une frontière brumeuse entre la fournaise humide de l’extérieur, et la fraîcheur climatisée, un peu violente, de l’intérieur de la pièce-verrière. Le couple frissonne, la femme enfilerai bien son gilet, bleu azur, bien plié dans sa valise. D’ailleurs, elle se félicite de l’avoir emporté et de ne pas avoir écouté son mari.

Le conducteur du pick-up traverse la pièce en emportant les bagages. On boit un cocktail de bienvenue, très rafraîchissant, à base de Curaçao bleu et de crème de cacao (fabriquée sur place !).

Le conducteur du pick-up revient, toujours illustrant son visage d’un large sourire. Cette imperturbabilité expressive pourrait presque passer pour de la niaiserie. Une odeur très forte et très agréable de patchouli parfume la pièce, et l’effet lumineux des baies donne une clarté minérale, contrastant violemment avec le vert vif du dehors.

Abraão, c’est le nom du chauffeur au large sourire, accompagne Pierre et Lucy dans leur logement. Ils empruntent un couloir qui se détache de la partie principale de la maison, au bout, une porte coulissante en bois, tachée des nervures de l’arbre. La pièce est grande, bien plus que le prétendait la photo sur le site internet. Le couple est charmé. L’appartement où ils vont passer la semaine est élégamment meublé et agencé avec goût.

Ils défont leurs valises et Lucy se jette sur le lit, les bras et les jambes en croix, face aux longues portes fenêtres donnant sur la cacaoyère. Ils aperçoivent les grosses baies allongées et pendantes des cabosses contenant les fèves de cacao.

Aux dernières nouvelles des réseaux sociaux, à près de 8000 kilomètres du domaine Gumpo-cacau, le ciel lourd de février plombe les artères Parisiennes d’où sont originaires le couple, ce qui leur procure un bonheur supplémentaire. Leurs vacances débutent dans cette cacaoyère de filière biologique, qui propose des séjours au sein de la propriété, « repos, culture et cuisine », comme le promet l’annonce.

Un peu plus tard, Jampa leur fait visiter la maison. Il leur présente sa femme et ses deux filles. Son père, ils auront l’occasion de le rencontrer un plus tard dans la cacaoyère. 

Ce petit homme ratatiné a les cheveux très blancs et la peau couleur café. Comme son fils, il a les yeux en amande. Les présentations sont rapides, Gyalpo, c’est son nom, baragouine quelques mots dans une langue inconnue en serrant les mains.

« Mon père s’excuse, il ne parle pas français, mais espère que vous passerez un agréable séjour. »

La peau de son visage est froissée de plis comme un parchemin antique. Malgré ses 90 ans, le vieux parcourt chaque jours la propriété, scrutant méticuleusement les cabosses de ses mains rabougries et enflées.

Les jours passent, « repos, culture et cuisine ». 

Ils apprennent les différentes étapes de la culture du cacao, son extraction et les différentes applications, gourmandes et cosmétiques.

Jampa est un très bon guide et pédagogue.

« Regardez cette forêt. Comme un trésor fragile, le cacaoyer a besoin d’être préservé de l’éclat trop intense du soleil. Alors nous le protégeons en plantant d’autres arbres, des « Mères cacao », qui veille sur lui. A Gumpo-cacau, nous avons choisi les Manguiers. Et les arbres aux grandes fleurs rouge vif, ce sont des érythrines. Ensembles, ils forment une canopée idéale.

La culture du cacaoyer est affaire de patience.

Une fois planté dans la terre noire, il faut attendre trois années, pour que l’arbre donne ses fruits. 

La récolte des cabosses est une étape délicate et difficile. 

Trois jours plus tard, l’on procède à l’écabossage, qui consiste à ouvrir les cabosses à l’aide d’une machette, et récupérer les fèves.

Puis vient la Fermentation. On entasse les fèves dans des caisses en bois pour stopper la germination. Il faut brasser chaque caisses à l’aide de grandes pelles, tous les jours, pendant une semaine. C’est un travail fastidieux.

Les fèves doivent ensuite séchées sur de grandes bâches au soleil, pendant quatre semaines.

Maintenant, la grosse partie de la production est prête pour être ensachée et expédiée à l’export.

Nous en gardons toujours un peu pour nos fabrications locales. 

Et pour le reste, le travail continue. Nous passons à l’étape de la torréfaction. » 

Jampa, Pierre et Lucy prennent la Golfette électrique, pour se rendrent à la « Maison de Fabrication ». Là, les fèves sont torréfiées pour développer les arômes subtils du cacao.

« Suite à la torréfaction, les fèves ont pris une belle couleur brune. Elles vont être concassées et broyées pour récupérer la pâte de cacao.  

Le pressage de cette pâte de cacao permet d’extraire une grande partie de la matière grasse, le beurre de cacao, qui va être ensuite réutilisé dans diverses fabrications chocolatières. Le rendu final du pressage, est cette galette assez compacte, que l’on appelle le Tourteau, et qui ne contient plus que 10 à 20% de matière grasse. Broyé, il va donner une poudre très fine, la poudre de cacao. »

La « Maison de Fabrication » est un bâtiment, à l’écart de la cacaoyère. Elle trône sur un lit de verdure, au milieu d’une grande clairière. Ses murs rouges sont peints des différentes étapes de la fabrication du chocolat. Le bâtiment n’est pas très grand et propre. Une pièce, à l’intérieur, est dédiée aux produits finis, sorte de boutique d’exposition, où l’on encartonne et on expédie les commandes dans toute l’Amérique du Sud, et jusqu’aux Etats-Unis. 

« Le nom de la fabrique est en fait « la Maison des Sept Nuages et des Six Parfums ». Mon père avait observé pendant la torréfaction, sept types de fumées différentes, en consistances, et aspect, selon l’époque de l’année, la qualité des fèves, du bois utilisé pour le four, etc…, et six odeurs différentes, d’où le nom… »

Le domaine Gompo-cacau est vaste de plusieurs hectares. 

Des pistes, empruntables par de petites voiturettes de golf, sillonnent la plantation.

En visitant la cacaoyère, les invités surpris, découvrent un dégagement où siège la statue d’un personnage divin, peint d’or écaillé, en position du lotus. Une bannière dort mollement dans l’inexistence du vent. Une main tient un trident pointant vers le ciel couvert des feuilles de manguiers, l’autre serre un coquillage, en forme de conque des mers. C’est un lieu de prière, tout à fait approprié. L’air sent le fruit et la terre humide. L’endroit est reposant. A côté, une jolie pergola de bambou invite à la méditation. Une surprise de plus dans ce domaine atypique.

Le séjour touche à sa fin après une semaine délicieusement riche. 

La veille du départ, Pierre et Lucy dînent avec la famille de Jampa. Sa femme est une excellente cuisinière, ils découvrent de nouvelles sensations culinaires.

 Et le repas satisfait l’esprit. Mais pas la curiosité de Pierre. Dans un coin de la grande salle à manger, posée sur un meuble en bois de teck, une photo encadrée, jaunie, noir et blanc. Un groupe d’une douzaine d’hommes, jeunes et plus âgés, habillés à l’ancienne mode sherpas de vêtements chauds,  posent fièrement. 

Le décor à l’air somptueux, de grandes gorges vertigineuses, et des pics enneigés. L’intrigue qui focalise, c’est les armes, de guerre, portées crânement. Chaque personnages, en bandoulière ou à la main, exhibent l’objet de mort. D’ailleurs, le vieux cadre diffuse une ombre lugubre, une sensation guerrière en émerge, de malheur imminent. Le temps parle à travers cette photographie, il semble fixé, retenir ces hommes de l’imminence de l’assaut qui vient.

 Dans cette demeure, faite de calme, et de générosité, d’amour aussi, la photo dérange et semble ne pas être à sa place.

Pierre, innocemment, pointe du doigt la photographie, « Des personnes de votre famille ? ». 

Gyalpo a grogné, il gesticule, et repose bruyamment son verre d’eau. Il frotte nerveusement ses grosses mains calleuses.

S’apercevant du malaise apparent, les jeunes hôtes bafouillent des excuses.

« Non, non, mes amis, ne vous en faites pas. Cette photographie représente des souvenirs émotionnellement forts pour mon père, mais votre question n’est pas déplacée. »

Jampa se lève et se déplace en direction du cadre qui trône discrètement sur la surface sombre du meuble. Il la prend d’une main, très calmement et la regarde affectueusement.

« Effectivement c’est une photo de famille. Mon père n’en parle pas beaucoup. Moi, je l’encourage à le faire. « Pour que la brûlure cesse, il faut retirer la main du feu », n’est-ce pas ? »

En parlant, Jampa a repris sa place. Il pose délicatement le cadre devant son père. 

« Peut-être accepterais-tu de raconter ton histoire à nos amis?». Le fils parle calmement d’une voix emprunt de respect.

Gyalpo regarde intensément la photographie, sans rien dire. De ses mains qui ont connu l’usure du temps, comme deux pierres d’argent et de cuir, noircis et battus par la pluie et le feu, ses doigts tâtonnent vers le cadre. 

Jampa l’encourage du regard.

Ses lèvres s’entrouvrent, tremblent, se ferment un moment, et s’ouvrent à nouveau. Le vieil homme parle en portugais avec un fort accent. Son fils Jampa traduit.

« Cette photo a été prise en 1955 à Jyekundo, au Tibet. Je suis le deuxième en partant de la gauche. »

Gyalpo passe le cadre à Lucy et Pierre en montrant de son doigt boudiné un jeune homme coiffé d’une énorme chapka de fourrure. Il tient maladroitement une mitraillette, un léger sourire crispé témoigne d’un certain embarras devant l’objectif. 

La femme de Jampa et ses deux filles écoutent silencieusement  l’histoire du grand-père qu’ils connaissent déjà.

« Moi, Gyalpo, je suis né au Tibet, dans un pays libre et indépendant. Le 07 octobre 1950, l’armée Chinoise a envahi mon pays. »

La phrase tombe comme une sentence.

Le vieil homme s’arrête, et hoquète.

« J’étais jeune et plein de feu en moi, et il m’a brûlé toute ma vie. 

Il y avait un lac près de mon village. Lorsque nous étions enfants, nous y construisions de petits abris de pierres où nous jouions. Le soir, nous regardions l’immensité de la voûte étoilée. C’était magnifique. Avant, tout le monde pouvait venir chercher un peu de cette croûte de sel sur la rive, un beau sel blanc, avec des reflets roses. Le lac appartenait à tout le monde. Lorsque les soldats Chinois sont arrivés, ils ont détruit nos abris et ont fait payer chaque gramme de sel prélevé.

 Alors un soir, avec quelques jeunes gens du village, nous nous sommes réunis, et nous les avons attaqués à coup de bâtons. J’ai ressenti une telle excitation, une rage de tigre…

Le lendemain, les soldats ont détruits nos Stupas de prière.

La colère s’est transformé en tempête hurlante. J’étais jeune et je volais sur des rêves de batailles oubliées.

 J’écoutais depuis tout petit, à la lueur vacillante du feu, les anciens raconter les jours glorieux de l’Empire Tibétain, vieux de mille ans. Comment l’armée “des deux cent milles soldats” de l’empereur Trisong Detsen ont battues l’armée impériale Chinoise et envahies la capitale Chang’an de l’empire Chinois. 

Un pilier a été érigé en commémoration de cette victoire. “La Tablette de l’Unité du Long Terme”. Le portail d’entrée du domaine que l’on emprunte en entrant, en est une reproduction en langue Tibétaine:

« Le roi Trisong Detsen est un homme sage et profond. La qualité de ses conseillers est reconnue, et ce qu’il fait pour le royaume est parfaitement réussi. Il a conquis et tient en son pouvoir beaucoup de provinces et forteresses chinoises. L’empereur chinois, Hehu Ki Wang (Daizong) et ses ministres ont été terrifiés. Ils ont offert un tribut annuel perpétuel de 50 000 rouleaux de soie et la Chine a été obligée de s’en acquitter. »

Je voulais me battre, défendre mon pays. Je ne connaissais pas le prix du sang.

Les Chinois ont imposé leur administration, et les Tibétains se sont révoltés.

Dans les années 50, un riche homme d’affaires Tibétain du nom de Gompo Tashi a créé le “Chushi Gangdruk”, une organisation clandestine de résistance armée, aidée, financée et entraînée par la CIA.

La tension entre l’Amérique et la Chine était vive. Cette dernière était accusée de soutenir le régime communiste de l’URSS. 

Bientôt, 80 000 Tibétains ont rejoint la lutte. Nous recevions des fusils américains, et quelques fois dans nos montagnes, un agent de la CIA, habillé à la mode tibétaine, venait rencontrer des responsables de l’organisation.

Tenzin Gyatso, notre chef spirituel, 14ème Dalaï-Lama, faisait tout pour arrêter le bain de sang. 

En 1958, j’ai été sélectionné, avec d’autres Tibétains pour un programme d’entraînement spécial. Nous avons été transférés dans un camp Américain, sur l’île de Saipan dans le Pacifique, puis dans le Colorado. Cela a été un choc pour nous. La plupart n’était jamais sorti du Tibet, la culture américaine nous était complètement inconnue. Et l’étouffante chaleur moite de l’île nous était insupportable. Nous étions loin de la fraîcheur pure de nos montagnes. 

Nos instructeurs nous gueulait des ordres que nous ne comprenions pas, mais nous restions toujours très appliqués. On nous a enseigné l’art de la guérilla, du combat rapproché, du tir, et du saut en parachute. Puis, nous avons été discrètement ré-infiltrés au Tibet.

Quelque chose se préparait. En 1959, les soupçons d’enlèvement du Dalaï-Lama par l’armée chinoise devenait de plus en plus préoccupantes. Les gens avaient peur.

 Alors, sous la pression populaire et américaine, Tenzin Gyatso, 14ème Dalaï-Lama, s’est enfuit en Inde, précipitamment, en traversant l’Himalaya pendant dix jours, accompagné d’une centaine de personne. L’opération était dirigée par la CIA. Nous bloquions des cols et des routes, pour éviter la poursuite de l’armée chinoise. Enfin, Le dalaï-Lama était sauvé et à l’abri, mais loin de chez lui.

Un jour gris ou le ciel était bas et menaçant, un camion transportant des soldats Chinois est arrivé près de notre position. Nous étions 9 combattants, cachés, là, dans les rochers, des deux côtés de la route. Le camion soulevait un nuage de poussière visible de loin. Arrivé à notre portée, nous avons ouvert le feu, sans sommations. Le camion a zigzagué et s’est écrasé dans un gros rocher en rebondissant. Le bruit des coups de feu et le choc du camion a emplit toute la vallée d’un écho lugubre… »

Gyalpo respire fort. Quelques fois, des mots Tibétains s’insinuent dans le récit, mais Jampa traduit.

Il prend la main crispée de son père et sourit. Mais le vieil homme n’a pas fini. Son esprit est resté prisonnier de ses souvenirs. Il retire doucement son bras, ferme les yeux, et continu…

 « L’avant du camion fumait. Nous nous sommes précipités sur la toile kaki, fermée à l’arrière du camion. Le conducteur et plusieurs soldats étaient morts, mais d’autres étaient encore vivants… nous leur avons crié de se rendre, mais ils ont pointé leurs armes sur nous. Alors nous avons tiré, et nous les avons tous tué. »

Son bras tremble, comme s’il ressentait encore les rafales de l’arme. Son regard contemple une scène lointaine et sombre.

La famille de Gyalpo reste muette. Jamais il n’avait raconté cela.

« Le chushi gangdruk a continué de se battre quelques temps. Et au début des années 70, les relations entre les Etats-Unis et la Chine se sont détendus. Alors les américains n’ont plus soutenu l’organisation. La plupart des soldats Tibétains du Chushi Gangdruk ont été incorporés à l’armée Indienne. 

J’ai essayé de retrouver ma famille, en vain. J’ai alors traversé les montagnes, et dit adieu à mon pays. J’ai vécu quelques temps en Inde. C’est là où j’ai rencontré ma femme et où nous avons eu notre fils Jampa. Puis la rivière du hasard nous a conduit ici, au Brésil. »

Il sourit à son fils. Cet homme, d’ordinaire silencieux, presque taciturne, semble libéré d’un poids, d’une ancienne blessure.

 Un étrange silence bourdonne aux oreilles. 

En rentrant, Pierre et Lucy ont l’impression d’avoir vécu quelque chose d’intime et de bouleversant.

Jampa les raccompagnent. Ils marchent tranquillement le long du corridor qui mène à la chambre du couple.

« J’espère ne pas vous avoir mis dans une position désagréable, mes amis, et je tiens à m’excuser si mon père… »

« Non ! absolument pas. Nous avons eu l’impression qu’il avait besoin de parler. C’était très intense. C’est nous qui devrions nous excuser d’avoir été trop insistant et curieux, nous n’aurions pas dû, pour la photo. »

« Ne vous inquiétez pas. Mon père vous aiment bien. Je crois que c’est pour cette raison qu’il a accepté de parler et se libérer, ce soir. Les souvenirs sont un feu ardent qui consume l’âme. C’est un homme qui a connu la guerre, et qui aspire à la paix. Et le temps passe bien vite…”

Sous un soleil toujours plus chaud, et après une heure de piste qui broie le dos et fait mal au cul, les deux voyageurs décollent vers une routine et un ciel bien morne. 

Dans cette plaine, baignée de jungle Brésilienne, Pierre et Lucy ont découvert un monde de paix, de repos, de culture et de cacao.

Une recette de chocolat chaud épicé qui réveille les sens et apaise l’esprit.

“Hot Chocolate du Nouveau Monde”

Préparation : 10mn
Pour un grand mug!

Ingrédients 

30 cl de lait entier
2 cuillères à soupe de crème fraîche
½ tablette de chocolat noir, selon le goût voulu
1 bâtonnet de cannelle
1 pointe de couteau de piment de Cayenne
1 bouchon de Vieux Rhum
Crème fouettée légèrement sucrée

Réalisation

Dans une casserole, à feu doux, faites chauffer le lait avec le piment, le bâton de cannelle, le chocolat en morceaux et la crème fraîche.
Une fois le chocolat complètement fondu, retirez le bâton de cannelle, ajoutez le Rhum dans le fond du mug, et versez le chocolat chaud.
Nappez votre boisson de Chantilly et savourez la chaleur et le bien-être qui vous envahit…

chocolat chaud

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BON APPETIT !!!



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Rockall, le rocher de la discorde

Le Cénacle d’Osiris

Business & Project Agency
Projet #324.

Thaddeus McRashley s’essuie discrètement les mains dans un mouchoir de soie au motif floral. Tout ira bien, il a l’habitude des présentations de projet, mais celui-ci est particulier, ambitieux, et certainement très lucratif.

Les regards silencieux tombent comme des flocons de neige sur la petite estrade, juste en-dessous d’un large portrait du membre le plus influent de l’histoire du Cénacle. Très cérémonieusement, Thaddeus McRashley prend place sur la marche, et embrasse du regard l’Assemblée.

Les tables ne sont pas encore débarrassées des reliques du repas. Les verres sont vidés ou remplis de vin ou de champagne doré. Des volutes de fumée grises et blanches s’échappent de gros cigares.

Son discours de plusieurs pages est agrafé dans le coin gauche. Il va en tourner régulièrement les feuilles au cours de sa présentation, bien qu’il l’eu appris par cœur.

Un homme, au premier rang, lève son verre en guise d’encouragements, et hoche la tête, comme pour donner son approbation.

La Haute Salle des Banquets est pleine d’une centaine de personnes, la totalité des membres, prêt à l’écouter.

Le début du discours défile en remerciements ronflants, longs et ennuyeux, de congratulations d’untel ou untel, rappel des cotisations, etc…etc…

Le plus intéressant vient après.

L’idée du discours, le pourquoi du dîner, ou point d’orgue de cette soirée… c’est la création du tout premier « Palace de détention » payant. La phrase est dite avec un ton magistral et appliqué, pour donner plus d’impact.

Les membres gesticulent sur leurs chaises.

Maintenant, il faut développer, McRashley ! Il s’y attèle, poussé par la fièvre du prédicateur.

« Le principe est simple, comme vous le savez tous, le businessman n’aime pas l’inutilité. Tout doit pouvoir être exploitable, c’est le job du Cénacle d’Osiris, les recoins sombres. Et c’est d’autant plus lucratif qu’ils sont totalement inexploités !

Le businessman est un colon, un missionnaire, un moine-soldat de la finance. Il aplanit, assainit, met en valeur et exploite.

La cible ? Rockall. Un affleurement rocheux dans l’Atlantique Nord. Un roc, sortit de l’Océan il y a des millions d’années, culminant à 17 mètres au-dessus des flots. 22 mètres sur 25, telles sont ses mensurations. Il se situe au centre d’un ancien volcan, depuis longtemps englouti par les flots tumultueux. Ses seuls occupants sont des Fous de Bassan, Mouettes, Fulmars et Bigorneaux. Les plus proches voisins doués de parole se trouvent à 370 km, en Ecosse, et 425 km des côtes Irlandaises.

Ce caillou a une histoire fascinante, et pourtant inconnue du grand public.

 « L’île » est connue depuis au moins le 18ème siècle. Mais c’est au 19ème siècle que l’on s’y intéresse réellement. On expéditionne, on mesure, on cartographie et l’on réfléchit à ce que l’on pourrait en faire. Rien à priori. Alors on le laisse se couvrir de merde de mouette, de guano.

 Jusqu’au début des années 50, Rockall n’appartient à personne et a le statut de « Terra Nullius », ou terre sans maître, et c’est bien cela le problème, car les Soviétiques pourraient avoir l’audacieuse idée de s’y installer pour espionner les essais nucléaires américains dans l’Atlantique Nord !

A peine évoquée, l’idée fait froid dans le dos. Aussitôt, le 18 septembre 1955 à 10h16, la Grande-Bretagne hélitreuille trois militaires et un civil, et au nom de sa Gracieuse Majesté, annexe l’îlot rocheux en une courte mais très « British » cérémonie.

Depuis, ce n’est pas ce téton de roc prétentieux qui attise la convoitise, mais son plateau continental sous-marin.

 La Grande-Bretagne annexe, l’Irlande, l’Islande et le Danemark revendiquent. Un point minuscule dans l’immensité bleue crispe l’appétit, au nord de l’Europe.

Voilà pour l’histoire, brève et résumée.

Un rocher marin, perdu au milieu de l’Océan, inutilisé. Une aubaine, messieurs !

 Maintenant, je vais faire appel, à l’aide des montages et créations graphiques, à votre imagination.

Que représente Rockall ? une fondation solide, un plancher de roc. Maintenant que nous avons la base, voici le Projet proprement dit.

Passons les détails trop techniques, un fascicule est disponible en fin de présentation.

Voici donc, un établissement de luxe, imaginé et conçu pour loger un hôte d’exception, privé de liberté. Autrement dit, et sans chichi, une prison…

 Je vous présente : le « Rockall Purgatory Palace » ! »

Les regards dans la salle sont dubitatifs, pas encore convaincus.

« McRashley bon sang, passes la seconde ! »

La lumière se tamise, et le projecteur se met à ronronner doucement.

« A l’aide de matériaux résistants à la corrosion de l’eau de mer, nous allons accroître la surface habitable du rocher, qui se situe aujourd’hui et au sommet, en une petite plate-forme de 5m carré environ. 

L’établissement ainsi créer sera composé de deux niveaux adjacents.

La première partie, une serre tropicale avec plancher de verre, piscine-jacuzzi et petite plage de sable, hammam et coin cinéma. En contre-haut avec accès par un escalier de fer forgé, style victorien, un restaurant gastronomique, avec vue panoramique à 360°, un coin bibliothèque et bureau. Une terrasse d’été pour les jours ensoleillés complète le niveau.

Le rocher en lui-même sera astucieusement creusé et aménagé pour les espaces de vie du personnel et de l’intendance, accessible par ascenseur.

L’objectif assumé est d’accueillir un « hôte carcéral » totalement libre de ses mouvements, tout en lui proposant un environnement en adéquation avec ses attentes, ses obligations et son style de vie.

Deux chambres supplémentaires complètent la ligne hôtelière du Palace en offrant toutes les caractéristiques d’un grand hôtel, dans un cadre unique, et pour une clientèle sélectionnée, en quête de repos ou d’inspiration artistique et littéraire ou simplement pour vivre et profiter d’une expérience inoubliable.

Le « Rockall Purgatory Palace » doit avoir la capacité d’accueillir une dizaine de personne à temps plein, hôtes et personnels confondus.

« L’hôte carcéral » aura la possibilité durant des périodes définies, de recevoir la visite d’invités, famille ou amis, par l’adjonction de chambres supplémentaires sur les flancs de l’hôtel. Ses chambres clipsables, ressembleront à des capsules de verres, capable d’être ajoutées à la demande.

Comme l’a écrit un voyageur, « visiter Rockall est la quintessence de l’héroïsme et reflète la bravoure et le caractère moral du voyageur ».

Un petit nombre de personne s’est donné beaucoup de mal pour escalader le rocher. Un homme a occupé son sommet pendant 45 jours d’affilés, record officiel. Venir à Rockall est l’ultime aventure.

Des activités annexes peuvent être développées. D’un simple débarquement de croisiéristes de quelques heures, le temps d’une visite et d’un repas au restaurant, à la création d’une série documentaire sur l’histoire du rocher et sa vie quotidienne, la liste est longue et n’a de limite que celle de notre imagination.

Par chance, depuis des siècles, les environs de Rockall ont connu de nombreux et dramatiques naufrages.

Pour exemple, en 1686, un navire de commerce espagnol à fait naufrage en heurtant les écueils, faisant plus de 200 victimes. En 1824 et en 1904, deux autres navires ont sombré, emportant avec eux 670 personnes dans un repos sombre et définitif. La localisation des épaves peut être un autre attrait touristique et historique à ne pas négliger.

Nos agents s’occupent déjà des questions législatives du dossier.

Nous préconisons également, la création d’un observatoire dédié à la faune du futur « Rockall Purgatory Palace ». Ainsi nous espérons assouplir la réticence des associations écologiques et autres.

Nos services financiers estiment un coût annuel, entre l’entretien et la masse salariale (les énergies sont principalement vertes et autonomes), à 500 000 dollars. Pour une nuit facturée à 10 000 dollars, sans les diverses activités annexes et optionnelles, nous pouvons envisager un revenu net annuel de 11 millions de dollars. Et le meilleur, la cerise sur le gâteau, c’est que le concept est exportable et franchisable ! »

Les yeux avides pétillent. Allez, le coup de grâce. Il faut improviser…

« Messieurs, cette idée, ce projet, vient d’une réflexion personnelle…

 N’aimerais-je pas pouvoir anticiper et préparer un lieu paisible, à mon goût, comme le faisait autrefois les grands Pharaons en construisant leur tombeau royal, si par malheur, Dieu m’en préserve, je devais me retrouver enchaîné, à casser des pierres le long d’une route poussiéreuse ? … »

Grosses esclaffades de rires, et tapes de bucheron dans le dos. L’Assemblée est debout, les mains s’entrechoquent bruyamment en applaudissements. L’appétit carnassier du businessman est rassasié.

Les plaisanteries fusent.

« ha ha ha ! Monsieur le Président, c’est votre résidence secondaire ! »

« ha ha ha ! J’espère que tu me rendras visite Bob »

« ha ha ha ! Pourquoi pas, nous pourrions finir cette satanée partie de billard ! »

« ha ha ha ! Et ramène quelques filles avec toi ! » 

« ha ha ha ! »

On félicite Thaddeus. 

« Oui, je crois, et j’ose exprimer mon enthousiasme en termes populaires, que nous allons nous faire des couilles en or ! »

McRashley s’éponge le front et sourit. Son projet est approuvé.

Note de l’auteur : Le Cénacle d’Osiris n’existe pas, le projet du « Rockall Purgatory Palace », à ma connaissance, non plus. C’est une fiction ayant pour but de faire connaître l’existence du rocher et la véritable histoire de Rockall.



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Norton 1er, Empereur des Etats-Unis d’Amérique et Protecteur du Mexique !

Circé la Magicienne
Il est des lieux uniques, creuset de poudre et d’insolite, attirant des caravanes d’aventuriers et d’hurluberlus. Ces lieux sombres et magiques, qui illuminent les phares de la civilisation par son non-sens, voguent à travers le temps et l’espace, d’un continent à l’autre.
C’est une ville qui change les Hommes. L’or rend fou, San Francisco est sa reine couronnée, sa déesse.
Et San Francisco l’Espagnole, puis l’Américaine, accueille, au 19ème siècle, le Grand Meeting des chercheurs de pépites. Rassemblement connut sous le nom de « Ruée vers l’Or ».
Beaucoup ont voulu se frotter à son fard doré, désirant y faire fortune, avant de connaître la déchéance.
Il en est ainsi de beaucoup d’hommes, fuyants, abandonnant leur famille, et se découvrant l’âme entreprenante, violente, prêt à prendre ce qu’ils convoitent dans ce point unique, ouvert aux audacieux.

Le Loup, homme d’affaires

Après avoir passé plus de 20 ans en Afrique du Sud, Joshua Abraham Norton, libéré des attaches familiales après le décès de ses parents, s’embarque pour découvrir l’autre côté de l’Atlantique, direction le Brésil.

Après avoir fait fructifier l’héritage paternel, le Londonien de naissance reprend la mer. Les douces mélopées de la « Golden Rush » Californienne sonnent à ses oreilles d’homme d’affaires et l’attirent sur la côte Pacifique. Le 05 novembre 1849, il entre dans le port grouillant de San Francisco.

La bosse des sciences ou le photographe nomade

Frederick Coombs est phrénologue de métier. Cette spécialité qui étudie la forme et les irrégularités du crâne pour prédire les traits mentaux du sujet. C’est un expert et conférencier qui a déjà publié. Ce New-Yorkais a la bougeotte. Equipé d’un Daguerréotype, il effectue la traversée des Etats-Unis d’Est en Ouest, en vendant ses productions photographiques.

Dans les années 1860, harassé, il découvre au loin le toit des maisons colorées, accrochées aux coteaux de la jeune San Francisco.

Rat hunter !

La ville, comme beaucoup d’autres de son époque, doit lutter contre un fléau canin. Les chiens errants, tout comme leurs homologues humains, pullulent dans les rues sales de la cité naissante.

Des ordonnances municipales obligent alors à éliminer les cabots sauvages et sans domiciles.

Un Terre-Neuve noir et blanc va échapper à cette élimination. Nommé « Bummer », il doit sa survie à son talent exceptionnel de tueur de rats. En effet, là où sévit le Boom humain des débuts de la Ruée vers l’or, les rats et la vermine se précipitent.

Protégé des commerçants, aimé des passants, Bummer a l’âme chevaleresque. Lorsqu’un de ses congénères agonise à la suite d’un combat contre un CSD (Chien Sans Domicile) plus féroce que lui, Bummer, sans hésiter, le tire dans son repaire. Il le nourrit de ses mendicités, et le réchauffe de son pelage, la nuit venue. Les soins et la bienveillance ainsi prodigués, étonne la société interlope et fascine la presse. Tant d’humanité animale qui fait défaut dans la société toute puissante de l’Homme. Contre toute attente, le clébard survit. On le surnomme alors « Lazare ». Le ressuscité se révèle encore plus grand chasseur de rats que son protecteur.

Désormais inséparables, Bummer et Lazare captivent les journaux, qui relatent dans leurs feuilles, leurs exploits et leurs aventures.

L’Effet Papillon

Joshua Abraham Norton est une personnalité en vue dans la bonne société Franciscanaise. Depuis qu’il s’y est installé en tant que promoteur immobilier, les affaires lui sourit.

De l’autre côté du Pacifique, des événements tragiques vont bientôt se répercuter sur la grève américaine.

En Chine, la dynastie Qing tente de se relever, suite à la défaite subit contre l’Angleterre, pendant la Première Guerre de l’Opium. Des catastrophes naturelles suivent. L’inondation des terres fertiles et l’incapacité du gouvernement à aider les populations affectées, vont donner le signal à l’un des mouvements les plus meurtriers de l’histoire chinoise, la révolte des Taipings. Misère, mort, famine. La terre de Chine mêle le sang et la peur. L’Empereur interdit l’exportation de riz, il faut nourrir le peuple d’abord !

La nouvelle est relayée par toutes les gazettes de la Côte Ouest américaine.

Le richissime homme d’affaire, Joshua A. Norton, est à l’affût et son esprit prédateur renifle la plus-value. Il achète la cargaison complète de riz d’un navire en provenance du Pérou, et s’apprête à inonder le marché américain avec SON riz. Mais si l’homme d’affaire est doué, il n’en est pas moins dépourvu d’orgueil.

Du riz péruvien, il en arrive en masse, et Joshua Norton n’a pas le monopole ! D’autres loups ont flairé le bénéfice.

Il tente alors de faire annuler le contrat d’achat de sa cargaison, arguant un vice. Une procédure qu’il va soutenir trois années durant devant les tribunaux, s’enfonçant dans le déni et l’appauvrissement. Lentement, ses affaires périclitent. En 1858, il est débouté, ruiné et dépressif. Les fortunes se font et se défont dans ce bout de terre où se côtoient le meilleur et le pire de la société humaine.

Touchez ma bosse…

Le gentleman New-Yorkais, Frederick Coombs, est à Frisco depuis quelques mois. Son activité photographique est florissante. Il tente de transformer sa boutique attelée, en commerce avec pignon sur rue. C’est un excentrique, charmeur avec les dames, jovial, doux et distingué. On remarque une possible ressemblance avec Georges Washington. La simple rumeur, chuchotée avec amusement d’abord, devient une affirmation qui enchante l’attributaire. A force, il s’en convainc.

San Francisco, nouvelle demeure de l’enchanteresse Circé, libère ses charmes toxiques. Elle tord les esprits, les façonnent.

 Aurait-il déjoué le sort, phrénologue expert, s’il avait exploré la science des protubérances de son propre crane ?

Washington, le retour

C’est une évidence, elle saute aux yeux. Réincarnation du Général. Comment ne l’a-t-il pas vu plus tôt ? Désormais, Frederick Coombs se présente le plus sérieusement du monde sous le nom de Washington II

L’Empereur !

Après quelques mois d’absence, Joshua A. Norton réapparait dans les rues de San Francisco. Ses proches ne le reconnaissent pas, une lueur étrange brille au fond de ses yeux. C’est un homme couvert de poussière, habité de rage, hébété. Il revient du désert où il a combattu le feu du soleil et le poison du crotale. Les habitants peuvent lire dans les journaux la déclaration suivante :

« À la demande impérative d’une grande majorité des citoyens de ces États-Unis, moi, Joshua Norton, anciennement d’Algoa Bay, Cap de Bonne-Espérance, et maintenant depuis neuf ans et dix mois à San Francisco, Californie, déclare et me proclame empereur de ces États-Unis, et en vertu de l’autorité ainsi investie en moi, ordonne aux représentants des différents États de l’Union de se réunir dans la salle musicale de cette ville, le 1er février prochain, puis et là pour apporter des modifications dans les lois existantes de l’Union qui peuvent atténuer les maux sous lesquels le pays travaille, et ainsi faire naître la confiance, tant au pays qu’à l’étranger, dans notre stabilité et notre intégrité. » signé NORTON Ier. En 1863, suite à l’arrivée des troupes Françaises au Mexique, il ajoutera à son titre : « Protecteur du Mexique ».

L’Empereur contre le Président

Sa majesté, l’empereur Norton Ier est déjà familier des Franciscanais lorsque Son Altesse Washington II vient se pavaner dans les rues de la cité, affublé d’un uniforme de l’armée continentale désuet, d’un tricorne et d’une perruque du siècle précèdent.

La rencontre a lieu dans Montgomery Street, la grande artère de l’époque.

Les deux hommes vont se jauger, se saluer, pour finalement faire bonne figure, bras dessus, bras dessous. Mais les apparences ne trompent pas. Deux princes pour une ville…

Le couple amuse les passants. On raffole de leurs aventures picaresques. Au journal le « Morning Call », un jeune journaliste se prend d’affection pour ses deux farfelus, et commence à leur réserver une rubrique. Son nom, Samuel Langhorne Clemens, bientôt connu sous le pseudonyme de Mark Twain.

Mais l’entente bientôt, vole en éclat. Washington II énerve prodigieusement Norton Ier. Ce dandy maniéré, à l’audace de vanter la supériorité de son charme auprès de la gente féminine !

Lorsque Washington II placarde sur les murs de la ville des pancartes destinées à son commerce, Norton Ier les arrachent, et les piétinent. Fini la drôle de guerre, cette fois, les hostilités sont ouvertes !

Furieux, Washington II s’en va trouver la police pour l’informer du méfait de l’auto-proclamé empereur.

Encore plus furieux devant l’inaction des autorités, notre réincarnation présidentielle vend son histoire aux journaux dans le but de réunir des fonds et d’attaquer Norton Ier devant les tribunaux.

La contre-attaque impériale ne se fait pas attendre. Il use d’une arme qu’il maîtrise et publie un « décret impérial » par voie de presse, en ordonnant aux officiers de police de la ville de San Francisco, d’arrêter le prétendu Washington II…

Bien sûr, l’empereur n’a aucune autorité, et l’ordre amuse, jusqu’aux pontifes de la ville.

Mais Washington II prend la menace très au sérieux. Entre fou, qui est le plus fou ?

Après 2 ans de présence dans la « Golden City », il décampe aussi sec, sans se retourner, et part rejoindre sa terre natale, New York, où il s’y présentera sous sa nouvelle identité, encore quelques années, avant de mourir.

Imperator Rex

Débarrassé de son rival, Norton Ier peut arpenter les rues de son empire, vêtu d’une casaque bleue donné par des soldats, surmontée d’énormes épaulettes dorées, d’un sabre porté au côté, et coiffé d’un chapeau de fourrure de castor, couronné d’un magnifique bouquet de plumes de Paon. La classe impériale.

L’Empereur va ainsi régner pendant plus de vingt ans, en publiant régulièrement ses décrets, qui n’auront d’autres échos que les sourires de ceux qui les lisent dans la presse locale.

Dans une autre ville, on l’aurait tout simplement interné, mais ici, on l’aime. Sans le sou, il loge dans une pension de famille miteuse, aidé par d’anciennes connaissances. Il lève des impôts, 25 cents par commerçants et par semaine. On les lui donne affectueusement, c’est une façon dissimulée de faire la manche, et de survivre.

Mais si sa tête est ailleurs, plongée dans le temps passé de sa prospérité, son cœur est bien là, dans les rues de cette ville qu’il aime tant, se souciant tous les jours du bien-être de ces habitants.

Et la ville lui rend bien. Il fréquente les meilleures tables, et une place, parmi les meilleures, lui est toujours réservée au théâtre.

Quand son uniforme tombe en pièces, usé par le temps, la ville lui en offre un nouveau. Et lorsqu’un jeune officier de police l’arrête, c’est l’émoi dans les rues de San Francisco. Une pétition est signée. La ville le relâche, et s’excuse platement. Norton Ier, drapé de clémence majestueuse, pardonnera au jeune novice.

Bummer et Lazare, nos deux compères canins, célébrités people, font naturellement partis de la suite impériale. Leurs exploits sont célèbres. « En six minutes, ils tuent 85 rats ». Un autre jour, « ils stoppent courageusement un cheval fou au galop dans les rues encombrées ». Les feuilletons se succèdent et se vendent bien. « Bummer abandonné, Lazare court désormais avec un autre… », « Bummer magnanime, Lazare revient… ».

Eux aussi, ont connu l’excitation d’une foule en colère, venue libérer Lazare, après avoir été capturé par une société d’extermination.

Dernière révérence

Déambulant dans les rues fiévreuses, l’Empereur et ses deux chiens chasseurs de rats, laissent une cité en deuil lorsque, empoisonné, Lazare succombe. Peu de temps après, Bummer, le Terre-Neuve puissant, inconsolable, rejoindra son compagnon, battu par un ivrogne. On arrête le tueur de chien, et on le tue en prison, en l’honneur de Bummer !

Bummer (décevant), un nom bien inapproprié, aux vues du nombre de personnes suivant la dépouille de l’animal, peut-être le seul Être raisonnable de cette histoire…

Après avoir été colon en Afrique du Sud, puis riche gentleman de San Francisco, Joshua A. Norton, disgracié, déchut et autoproclamé seul et unique Empereur de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique, s’effondre en pleine rue, le 08 janvier 1880, sous une pluie fine et fraiche.

Les journaux titres « Le Roi est mort ! ».

Le cortège funéraire rassemblera près de 30 000 personnes.

Sa tombe est aujourd’hui encore, constamment fleurie.

Sous le soleil Californien, une recette que l’on mangeait déjà au 19ème siècle, dans la Baie de San Francisco.

Avocado Toasts

Préparation : 15mn
Cuisson : 10mn
Pour 4 personnes

Ingrédients 

1 pain de campagne tranché
1 petite boite de maïs ou 2 épis de maïs doux
2 avocats bien mûrs
1 citron vert
2 cuillères à soupe de beurre
2 cuillères à soupe de coriandre fraiche
11O gr de féta
Paprika
Sel, poivre

Réalisation

Si vous utilisez des épis frais, les faire griller au four. Une fois bien cuit, badigeonnez-les de beurre, salez, poivrez et saupoudrez de paprika.
Laissez tiédir et retirez les grains de maïs.

Si vous utilisez du maïs en boite, égouttez-le, puis, dans une poêle, faites cuire le maïs quelques minutes dans le beurre. Salez, poivrez et saupoudrez d’une demi-cuillère à café de paprika. Réservez.

Coupez les avocats, les dénoyauter et récupérer la chair dans un récipient. Ecrasez la chair d’avocat en purée, salez, poivrez et ajoutez le jus d’un demi-citron vert.
Faites griller 4 belles tranches de pain.
Etalez la purée d’avocat, répartissez le maïs, émiettez la féta sur le dessus, parsemez de coriandre finement ciselée.
Ajoutez quelques gouttes de jus de citron vert et une pointe de paprika.
Pour donner un côté plus hot et mexicain, rajoutez du piment Jalapeno !

Ay, caramba !

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Lustucru, un Joker bien de chez nous !

Mesdames, Messieurs,
Croyez-moi ! combien, Hô, de faux, plagieurs, hypocrites et contrefaçons, de la perversion humaine, putride et idiote…
D’un tel, je n’en connais qu’un.
C’est un humoriste, un poète, que dis-je, un véritable génie du verbe, ingénieux, commerçant du rire salace, et de la stupidité méchante.
Écoutes, toi qui ne veux pas suivre son chemin tortueux !
Voici son histoire.

Le Corniaud et le Forgeron…

Très tôt, sa carrière commence sur les planches, au théâtre, vers le 15ème ou 16ème siècle. Son rôle fétiche, il le doit à sa fameuse réplique « L’eusses-tu cru ? », elle fera sa renommée, son personnage, l’idiot de théâtre, et bientôt son nom de scène.
Professionnel de terrain, il sait vendre. Jugez donc…

En 1659, une gravure apparait dans un almanach. Elle représente un forgeron qui opère dans son atelier. Au-dessus, bien en évidence, l’enseigne de l’artisan au titre aguicheur de « l’Opérateur Céphalique », et le nom du maître des lieux, Lustucru.

L’homme de la forge, tient dans ses pinces, une tête de femme. De son autre bras, haut, un marteau s’apprête à frapper la tête, posée sur l’enclume.

La légende encadrée explique le travail du forgeron, qui remet à neuf, répare les esprits féminins trop enclins à l’indépendance. Car les femmes, dans les années 1650, sont bien établies dans les arts littéraires et les salons Parisiens. On tente de les ridiculiser en les appelant « Précieuses »…

« Céans Me. LUSTUCRU a un secret admirable, qu’il a apporté de Madagascar pour reforger et repolir sans faire mal ni douleur les têtes des femmes accariâtres, bizarres, criardes, diablesses, enragées, fantasques, glorieuses, hargneuses, insupportables, lunatiques, méchantes, noiseuses, obstineés, pie-grièches, revêches, sottes, têtues, volontaires, et qui ont d’autres incommodités. »

 « Corrige si tu peux, par un discours honnête,
De ta femme l’esprit querelleux et bourru :

Si cela ne fait rien, pour amollir sa tête,
Ou prends martin bâton, ou va chez Lustucru. » 

Qui eut cru qu’il était possible de « reformater » un cerveau de femme ? L’eusses tu-cru ?

Jackpot, si j’ose dire. Car la gravure fait l’effet d’une déflagration, le buzz. On adore ! L’almanach est réédité. On le vend jusqu’en Allemagne et en Italie !

C’est que l’époque est secouée par une affaire de mœurs, pas vraiment flatteuse pour les hommes, blessés dans leur virilité.

Sais-tu faire ?

Le Congrès, sorte de tribunal de l’impuissance, traite une affaire qui oppose entre 1658 et 1659, Marie de Saint-Simon, à son mari, René de Cordouan, marquis de Langey. Madame accuse son cher et tendre de ne pouvoir la satisfaire, et demande donc l’annulation du mariage.

Une affaire qui aurait dû rester privée, mais qui va vite devenir virale. C’est un feuilleton qui passionne la France.

Les époux se soumettent à différents tests, et le pauvre marquis devra, devant une assemblée d’experts, faire preuve de sa « capacité à passer de l’érection à l’intromission, puis à l’éjaculation ». Tests que le mari ne réussira pas.

La médiatisation de l’affaire et l’humiliation subie par le marquis est telle, qu’elle choque les poitrails velus, qui réclament la fermeture du Congrès.

Notre forgeron Lustucru est donc la réponse masculine à ce qui parait être à l’époque une dérive de l’ordre établit, un super-héros, répondant à l’anxiété des hommes, un vengeur violent, protégeant le mâle pouvoir contre les désirs de femmes trop intelligentes et fortes. Inconcevable, pour le Pater Familias.

Sur une autre gravure de l’almanach, Lustucru est représenté, victime cette fois, de femmes enragées, prête à en découdre, à coups de marteaux. Son atelier est dévasté. La légende a pour nom « le massacre de Lustucru, par les femmes fortes et vertueuses ». Le titre alerte. Il est urgent de réagir pour les hommes, en emmenant à la forge la femme qui aurait des désirs soudain d’émancipation, afin que le « chirurgien du cerveau » la « reboot ».

Ah la belle affaire, pour sûr. Ce fut un beau rôle pour Lustucru, et cela lui donna une réelle notoriété, bien méritée.

Mais « qui vise les étoiles, atteint la Lune ». Et la lune ne lui suffit plus. Il ambitionne…

Encore une fois, il va démontrer ses talents, en surfant sur la vague des évènements.

La révolte !

En 1662, éclate dans la région Française du Boulonnais, une révolte populaire contre la pression fiscale du gouvernement du jeune Louis XIV.

L’économie du Royaume est au plus mal. La Guerre de Trente ans vient de s’achever, et les provinces frontalières, dont le Boulonnais, ont été particulièrement touchées, ravagées par les combats et les troupes ennemies.

Depuis le rattachement de la Picardie à la France, la région du Boulonnais possède des particularités et privilèges fiscaux. Elle est notamment exemptée de plusieurs impôts.

Des taxes ont été levées en temps de guerre. Mais, désormais en paix, le peuple refuse net de payer et aspire à des lendemains meilleurs.

Lorsque quelques troupes Royales investissent des fermes de la région, le peuple s’émeut. La population loge et nourrit le soldat, elle le doit. On s’échauffe, et quand le collecteur réclame, c’est l’embrasement.

Soutenue discrètement et sans courage par la noblesse et la bourgeoisie Boulonnaise, la révolte est en majorité paysanne. On chasse les quelques troupiers à coup de fourches. L’affaire fait grand bruit à Paris, et le Roi-Soleil aime l’ordre plus que tout.

On envoi la troupe. La vraie, la clinquante, la belle à l’étendard, la sanglante. Le peuple n’aime pas l’odeur de la poudre, et les premiers coups de feu font fuir les révoltés, épuisés par des années de misères. La rébellion s’éteint aussi vite qu’un soufflé retombe. Les meneurs sont roués, d’autres sont envoyés aux galères, où ils y pourrissent.

A Paris, on se glousse de l’ardeur des mutins dans la fuite. On ironise et on exagère leur violence.

Pour discréditer l’évènement, on la nomme « Révolte des Lustucru » !

Inscrit dans l’histoire, notre héros Lustucru brille à jamais au firmament.

Enfin, comme l’ont connu tant d’artistes, une période creuse s’annonce pour notre chantre de la couardise et de la bêtise humaine.

Bouffeur d’enfants, et pâtes au beurre…

On peut signaler, dans sa carrière, un rôle de « Croque-Mitaine », dépeceur d’enfants, qu’il joua à la perfection, bien entendu. On recherche alors en lui, l’incarnation de la violence, véritable, plus que l’idiotie ou la lâcheté.

« C’est le grand Lustucru qui passe
C’est le grand Lustucru qui mangera
Tous les petits gars qui ne dorment guère
Tous les petits gars qui ne dorment pas »

Il va pouvoir pousser la chansonnette dans une brève apparition de la populaire « Mère Michel », où il vend son chat comme lapin à cuisiner, au milieu du XIXème siècle.

Reviens Léon…

Sa dernière représentation date de 1911. Elle lui fut donnée grâce à Jean-Louis Forain, illustrateur, qui participa au concours du fabricant de pâtes, et entama, plein comme un boudin, la « Mère Michel » au cours du banquet de fin de concours Ce qui donna l’idée du nom du personnage de « Per’ Lustucru », représenté par un jovial bonhomme, débarrassé de toute perversité.

Candidature spontanée

Depuis, il se tanne. L’épicerie l’ennui, voyez-vous.

Instinctif, il cède à son pêché, la gourmandise du mal et de la bêtise, ce jus vert et puant dont il se régale.

Ne l’en blâmons pas. Les tentations sont multiples à nôtre époque. Ce gros bonhomme joufflu n’est qu’un bouffon, et notre quotidien, un terreau bien fertile, pour l’imagination de notre artiste.

De son cachot de pâtes aux formes bizarres, il attend l’Etoile qui le guidera.

 Mesdames, Messieurs, lorsqu’un Digne à la couronne picrocholine, Lustucresque, la ceindra de nouveau, étincelante sur un front imbécile, lorsque les ors de la bêtise brilleront de milles charognes, les trompettes anémiées sonneront le tonnerre du tocsin, aux cris effarés d’« eusses tu-cru ?» 

Quoi d’autre comme recette, qu’un bon plat de Pâtes au fromage ?



Pâtes n’ Cheese

Préparation : 10mn
Cuisson : 10mn
Pour 6 personnes

Ingrédients 

400 gr de coquillettes
100 gr de beurre
100 gr de farine
80 cl de lait
30 cl de bouillon de poule
450 gr de fromage style Cheddar, Mimolette, Gruyère ou Comté.

Selon les goûts.
1 cuillère à café de moutarde
1 jaune d’œuf
1 gousse d’ail
Sel, poivre

Réalisation

Cuire les pâtes Al-dente. Égouttez-les et réservez
Préparez le bouillon, hachez l’ail.
Préparez la béchamel. Dans une casserole, faites fondre le beurre avec l’ail et la moutarde. Puis, incorporez progressivement le bouillon et le lait tout en remuant constamment.
Hors du feu, incorporez le jaune d’œuf et le ou les fromages râpés.

Mélangez jusqu’à ce que le fromage fonde entièrement.
Incorporez les pâtes, et enrobez-les de sauce. Salez, poivrez.

Tout à fait régressif ! Bon appétit !!

Pâtes n’ Cheese

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L’Epiphanie, les Rois Mages, et la Galette…

Bienvenue à l’atelier de création des Légendes!

Aujourd’hui, je serai votre guide. Vous voulez apprendre à créer de belles légendes, qui durent dans le temps?
Rien de plus simple…

Prenons l’exemple de Petrus. Esclave Romain d’origine Gauloise. Condamné à mort, Petrus est un homme heureux. Il vient d’être élu « Maître des Lucii ». Toute la maisonnée est aujourd’hui sous ses ordres. 
Les chants, les rires résonnent dans la villa Patricienne. Le houx, le Gui, le Lierre ornent les murs de briques et le vin coule à flot. 
Caius Lucii, son ancien maître, sert le breuvage couleur rubis. Petrus ordonne, Caius exécute, un petit sourire en coin, il n’est pas fâché de ses excès argotiques.
L’ancien esclave est rempli de joie. La vie est belle, après tout. La tête tourne en même temps que le ventre s’alourdit.
L’air se rafraîchit, lorsque le jour décline.
La bouche pâteuse et l’esprit confus, Petrus a des excès de tristesse. Il oscille entre la bête gaieté, et la mélancolie profonde. Il s’affale sur le Triclinium, à la même place qu’il tient depuis sa prise de pouvoir, au petit matin, et s’endort d’un sommeil éthylique.
Demain matin, aux premières lueurs rosées, Caius redeviendra le maître de la maison, comme il l’a toujours été, et fera exécuter Petrus, comme prévu.

Les saturnales ont offert à l’esclave condamné, un répit, une addition de temps supplémentaire, et la gloire, ou peut-être la vengeance, d’être élu maître à la place du maître. La fête Romaine de la lumière Sacrée, est bien implantée dans l’empire des Augustes. Elles célèbrent le solstice d’hiver. C’est une période de réjouissances, de cadeaux et d’échange de rôle, le maître devient le serviteur, l’esclave le maître. Les barrières sociales disparaissent.

Maintenant, si vous le permettez, prenons des symboles.

L’Or, pour la royauté. L’Encens, en hommage à la nature divine de l’Être. La Myrrhe, pour l’impermanence du Temps et de l’Homme, destiné à mourir.

Fouillons le passé, encore…

Hérodote nous raconte la naissance fabuleuse et dramatique du grand roi Perse, Cyrus le Grand, au 6ème siècle av-JC. Elle fut annoncée par des merveilles célestes et sa conception, fabuleuse et inhabituelle. Bien sûr, de vilains méchants vont tenter d’éliminer le royal bébé. Celui-ci sera sauvé du trépas par de puissants mages, qui d’ailleurs vont reconnaître la divinité de l’Enfant-Roi, Cyrus.

Ici, tout est possible! On s’amuse, on est des fous! Continuons notre création artistique…

Prenons le Mahabharata, dans la mythologie Hindoue.

Le premier roi légendaire de l’Inde, Prithu, à sa naissance, reçoit allégeance et cadeaux des mains ridées et majestueuses des grands Mages de son royaume.

Inutile de trop préciser. Le truc, c’est l’incertitude. Ne racontez pas tout, laissez un peu de flou, de brumes dans les marges, nous y reviendrons plus tard, par petites doses, comme l’on épice un plat.

“Comme les Rois Mages, en Galilée…”

Pas de noms, pas de nombres, pas encore! 

Ici, juste la naissance, merveilleuse et fantastique de l’Enfant-Roi, annoncée par une merveille céleste, une étoile.

Un méchant, qui veut tuer l’enfant. Des Mages, qui doivent le sauver, et reconnaître sa Divinité Royale. 

Saint-Matthieu distille l’idée, quelques pincées de sel, dans son Evangile, quelques indices, pas plus. L’histoire est prête.

Vous voyez, c’est assez simple.
Laissons infuser…la légende est là, parée de pourpre et d’or, prête, magnifique!

Quelques siècles passent, deux-trois, puis, les Mages sont fait Rois. Tertullien, un écrivain Chrétien, s’en chargera.

Maintenant, ils sont trois. Chez certains, ils sont jusqu’à douze! 

Encore quelques siècles, au 8ème, et un nom leur est donné. 

Le premier, est Melchior, le second, sera Gaspard et enfin, le troisième, Balthazar… le quatrième, ne trouvera pas sa place, ni les autres non plus.

Traversants les déserts, les montagnes, les forêts enchantées, bravants les tempêtes, les Rois Mages, guidés par l’Étoile, annoncent au roi Hérode, la naissance du Messie. Celui-ci, fou de peur, ordonne le meurtre de tous les enfants de moins de deux ans, à Bethléem. C’est le “Massacre des Innocents”.

Les Rois Mages, toujours guidés par l’Étoile, se prosternent, douze jours après sa naissance, au pied de l’Enfant-Roi, et y dépose l’Or, l’Encens et la Myrrhe.

Le symbole est fort, c’est toute la royauté du monde, et les anciennes croyances, qui s’agenouillent devant Jésus.

Ce jour sera l’Epiphanie, l’Apparition, la Présentation au Monde.

Infatigables, Gaspard, Melchior et Balthazar, se remettent en route pour rejoindre leurs royaumes. 

Mais la colère du roi trahit, Hérode, guette les routes. Alors, les trois Rois Mages empruntent un autre chemin.

Égarés, certains les croisent à Baux-de-Provence, où les Seigneurs du coin se diront leur descendants. “Au hasard, Balthazar” sera leur devise.

Plus au Nord, à Etrabonne, en Franche-Comté, la légende affirme que nos trois Rois Mages se seraient arrêtés boire à la source, et auraient trouvés l’eau très bonne et fraîche. “A tra boun” en patois local. Depuis cette rencontre “Une bonne étoile nous guide” est la devise du village!

Harassés de fatigue, les Rois Mages profitent désormais d’un repos éternel, sous les voûtes de pierres blanches de la Cathédrale de Cologne, leurs Corps enchâssés dans des reliquaires d’or.

Ont-ils pu rejoindre leurs Royaumes? Pas d’inquiétude, la légende est encore vivante, libre à chacun d’imaginer la suite. Et lorsque vous croquerez dans votre part de galette, et que vous tomberez sur la fève, ayez une petite pensée pour Pétrus, l’esclave Romain. Vous venez d’être élu Roi ou Reine de la journée, tout comme on le faisait déjà aux Saturnales…

Pour clore cet atelier création, je vous propose une recette de galette des rois à la frangipane…



Galette des rois à la frangipane

Préparation : 15mn
Cuisson : 30mn
Pour 6 personnes

Ingrédients 

2 pâtes feuilletées circulaires
280 gr de poudre d’amandes
200 gr de sucre
150 gr de beurre
4 oeufs
1 jaune d’oeuf
Rhum
1 fève

Réalisation

Préchauffez votre four à 200°c.
Dans un récipient, mélangez la poudre d’amandes, le sucre, les oeufs et le beurre préalablement ramolli. Mélangez bien. Si vous le voulez, vous pouvez aromatiser votre crème avec un peu de Rhum.
Sur une plaque allant au four et recouverte de papier sulfurisé, disposez une première pâte feuilletée. Fouettez le jaune d’oeuf et badigeonnez une marge d’un centimètre tout autour de la pâte. Etalez la crème d’amandes uniformément, sans recouvrir la marge doré à l’oeuf.
Insérez la fève dans la crème. Puis, disposez la seconde pâte feuilletée sur le dessus. Appuyez avec le bout des doigts sur le pourtour de la galette, de façon à bien souder les bords.
Badigeonnez de jaune d’oeuf le dessus de la galette, puis, à l’aide d’une lame de couteau, dessinez sur la pâte.

Enfournez pour 30 minutes environs.

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Le Cheers de Café de Contre Sirop’s…

Tout au long de la journée, c’est LE moment que l’on s’accorde, LA parenthèse.

Seul, entre amis ou en famille…

Avec ou sans boisson chaude, au réveil, au goûter, tard le soir…

On prend le temps, on échange, on partage un moment de convivialité, chaleureux.

Le cheers de Café de Contre Sirop’s, c’est l’amitié !


Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente Le Tomahawk, arme moderne et Sirop d’érable !

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous emmène à la chasse aux trésors de Forrest Fenn !

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous souhaite un Joyeux Noël !

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : les Traditions de Noël, 2ème partie.

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : les Traditions de Noël, 1ère partie.

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : La trêve des confiseurs.

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : Une rixe au Moyen-Age.

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : Miss France ou les 6 millions de la Begum.

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : Vendredi 13

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : Le calendrier de l’Avent

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : Un Prussien chez les Yankees

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : L’instant T. La fin de « la der des der »

Le « Cheers de café de contre-sirop’s »
vous présente : Tremblement de Terre. Ces étranges signes qui peuvent nous sauver.


Traitement en cours…
Terminé ! Vous figurez dans la liste.

Une rixe au Moyen-Age

Avec l’aimable autorisation du Corpus Etampois

Un corbeau, fièrement perché sur le clocher de l’église Saint-Etienne, croasse quelques jurons dans l‘air appesanti de chaleur, et le soleil en cette fin de journée, peint une toile pastel et bucolique sur la vallée.

Raoulin Fouet dit « Paviot », serviteur du Sieur Pierre Paviot, étire ses muscles alourdis et quitte le bourg d’Etrechy, petit village situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Paris. La voie reliant Orléans à la Capitale serpente le long des coteaux plantés de vignobles.

 Originaire de Normandie, Raoulin Fouet a accompagné son maître au château du Roussay, dont Pierre Paviot en est le seigneur, ainsi que différents domaines en Beauce, en plus du château de Jeurres, à Morigny.

La distance entre le bourg et le château du Roussay n’est que d’un petit kilomètre, mais le chemin caillouteux fait transpirer Raoulin.

Au loin, se rapproche le pas trainant d’un canasson amaigrit, tirant une carriole aux essieux grinçants. Les cagettes entassées de volailles brinquebalent sur la charrette, et l’homme qui tient les rênes, a l’œil suspicieux en voyant Raoulin.

A hauteur de l’inconnu, le poulailler (vendeur de volailles) interpelle vivement Raoulin et lui somme de faire connaitre son identité. Devant tant de rustrerie notre « Paviot » répond vaguement et poursuit son chemin. Mais le poulailler obstiné, réitère sa demande autoritaire. Raoulin, cherchant alors à calmer l’animosité du marchand, tente de prouver sa nature pacifique. Rien n’y fait, le grossier personnage hausse le ton et devient carrément menaçant…

C’est que la région n’est pas sûre en cette fin de 14ème siècle. On se méfie des inconnus. La Peste Noire a fauché le tiers de la population Européenne, et le bourg d’Etrechy a déjà supporté un combat entre Français et Anglais, quelques années auparavant, en 1359. Un capitaine Français y sera même fait prisonnier et sa troupe défaite par les Anglais. Nous sommes en pleine guerre de Cent ans ! Et les compagnies de mercenaires, lorsqu’elles ne combattent pas, écument la campagne environnante, rapinent, violent, tuent…

Les hommes d’un certain Ruffin le Gallois, ont infesté la région, semant la mort et la désolation.

La réaction de l’homme à la carriole est compréhensible, mais Raoulin ne sait que faire pour prouver ses bonnes intentions. Alors que l’altercation semble s’apaiser, deux autres poulaillers arrivent avec leurs charrettes, et en voyant Raoulin, le prennent immédiatement à partie.

Cette fois, il ne se laisse pas faire. Dévoilant son identité et sa fonction, il exige qu’on le laisse poursuivre son chemin.

Mais l’effet de meute excite nos brutes, persuadés qu’ils ont affaire à quelques espions Anglois ou brigands de grands chemins. Les coups ne tardent pas à pleuvoir sur notre pauvre Raoulin, qui tente, tant bien que mal, de se défendre. Une pluie de poings et de trique s’abat sur l’homme recroquevillé, harcelé de coups.

Enragé, un des vendeurs de poule, saisit le serviteur transit et le menace d’un couteau effrayant, la pointe de l’arme appuyée fortement contre l’abdomen du malheureux. Raoulin, épouvanté, implore la vie sauve. L’agresseur le frappe alors avec une force prodigieuse, du plat de son arme et le fait chuter au sol. Les trois marchands s’esclaffent, satisfaits de la correction qu’ils ont infligés à l’inconnu, et s’apprêtent à reprendre leur chemin, tout en insultant le blessé gisant.

Se relevant péniblement, et malgré la douleur et le sang qui suinte de ses blessures, Raoulin est saisit de rage, il veut laver l’humiliation subie. Dégainant à son tour son long coutelas, il menace de son rang les trois lourdauds, qui reprennent aussitôt leur assaut sauvage, faisant fuir à travers champs le serviteur des Paviot.

Revenu au village d’Etrechy d’où il était parti quelques minutes plus tôt, Raoulin, hors d’haleine, ne profite pas longtemps de la relative sécurité du bourg. Les roues gémissantes des charrettes des poulaillers entrent dans la Grand’Rue.

Cherchant à se cacher, il ne peut supporter d’entendre, au loin sur la place de l’église, son agresseur au couteau raconter à la femme d’un certain Oudin Bonmarché, qu’ils ont été attaqués sur la route par un dangereux brigand. S’en est trop !

Raoulin, tenace, surgit et hurle la vérité. Le poulailler sort son arme, et le combat reprend. Plus habile, plus rapide, le marchand frappe son adversaire au bras, qui hurle de douleur.

 Le croyant alors hors de combat, le poulailler abandonne Raoulin, et s’en va rejoindre ses compagnons.

Notre serviteur, tout pantelant, se relève difficilement et frissonne à l’idée d’être piégé sous les épais murs du bourg, censés protéger des menaces extérieures… Impossible de rentrer au château dans son état. Seule solution, trouver de l’aide. Et de l’aide, il sait où en trouver. Il se précipite à l’hôtel du Poislane, chez Jehannin Rayer, un ami, beau-fils du boucher d’Etrechy.

Les nouvelles vont vite, et l’altercation a vite fait le tour du petit village. Jehannin Rayer sillonne déjà les ruelles, armé d’un puissant bâton, lorsqu’il rencontre les trois poulaillers.

Il les interpelle, et sans même leur laisser le temps de réagir, frappe au niveau des épaules le premier vendeur de poule à sa portée. Effrayés et pris de court, les trois s’enfuient en tous sens. Raoulin, revenant de l’Hôtel de Poilasne, rencontre un fuyard et tente de l’arrêter, sans succès, mais réussit à ralentir sa course.

Jehannin, qui le poursuivait, arrive en furie, et frappe le poulailler d’un terrible coup à la tête. L’homme s’écroule, le crâne fracassé. Le corps convulsionne affreusement. Le deuxième coup, sur le haut du corps, l’achevera, deux jours plus tard.

 L’honneur est sauf pour Raoulin ! Mais dans les jours qui suivent, la crainte des conséquences judiciaires pèse lourdement sur le serviteur des Paviot. Même si ce n’est pas lui qui a donné la mort, c’est un meurtre, et il est impliqué !

 Il décide de quitter le pays quelque temps.

Sans ressources, il n’a d’autre choix que d’affronter la justice. Soutenu par son maître, Pierre Paviot, alors échanson de Louis d’Orléans, frère du Roi, Raoulin obtient le droit de plaider sa cause auprès du Conseil du Roi.

Après l’avoir entendu, le Conseil rend son jugement. Il ne sera pas poursuivi. Même s’il n’est pas pour autant acquitté, la Lettre de Rémission, obtenue par le Roi de France Charles VI, stoppe désormais toute action à son encontre. C’est un privilège qui restaure sa réputation, et le protège.

Raoulin Fouet peut enfin rentrer chez lui…

Le samedi 08 août 1395, sous les yeux d’un corbeau fièrement perché sur le clocher de l’église Saint-Etienne, Jehan Texier, dit « poulailler », dit « le Page » a reçu, au cours d’une rixe, un coup mortel, et a succombé le lundi de la Saint-Laurent.



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Quelques parts, entre Metz et Nancy…
C’est une époque de lutte constante, pour la survie, du lever au coucher. La disette règne en ce début du 12ème siècle.
Dans une maison pataude, aux murs épais et tassés par les années, une famille de cinq personnes s’entasse dans l’unique pièce, enfumée et éclairée par deux minuscules ouvertures servant de fenêtres.
Le père est court sur pattes et large d’épaule. Ses mains sont deux pierres volcaniques, dures et râpeuses. Il ressemble plus à une bête de somme qu’à un homme dans une vie de labeur.
La mère est gracieuse et fatiguée. Elle s’active autour du foyer, lasse de faim.
Il faut trouver de quoi compléter le maigre repas du soir.
Alors le père envoi ses trois fils, chercher des restes dans les champs. La Terre labourée pourvoira à la maigre pitance. Il faut fouiller de ses doigts ensanglantés, quelques graines, quelques vers, des racines, n’importe quoi, pourvu que cela comble le creux brûlant qui déchire les entrailles.
La récolte est bien maigre, mais le jour s’estompe. Les trois fils doivent rentrer. Pour trouver de quoi se nourrir, ils ont été loin, bien plus loin que d’habitude, et la nuit masque le chemin du retour. Perdus dans les ténèbres, les trois enfants doivent désormais lutter contre les créatures de la nuit, qui les harcèlent. Au loin, un point lumineux, une flammèche, guide la tribu.
La chaumière inconnue déchire la nuit de ses murs sombres et couverts de lierre. L’aîné frappe contre les planches pourries qui servent de porte.
Des pas claques, et le lourd loquet actionne des gonds grinçants. Les trois frères sursautent en voyant les contours bestiaux qui se détachent dans la lumière. Une masse terrible contemple les enfants, serrés sur le seuil. Ils tremblent mais sont perdus et demande un peu d’aide et de chaleur, si seulement l’être qui les observe en est capable. Il accepte, l’homme aux cheveux longs et gras. Ses bras sont des troncs aux muscles saillants. Un lourd tablier de cuir brun, taché, enveloppe un ventre proéminent. Son sourire est étrange et laisse percevoir une dentition clairsemée. Les enfants se réchauffent prêt de l’âtre. L’homme remue le contenu d’une marmite dont l’odeur réveille la faim qui tenaille les trois frères. Les enfants regardent danser les flammes dans la cheminée, ils se sentent en sécurité, chez cet homme étrange mais qui accepte de partager un peu de son repas. Le plus jeune des frères songe à ses parents, à la douceur sécurisante des bras de sa mère.
Le petit ne comprend pas d’où vient ce jet rougeâtre et épais, qui apparait soudain sur le mur. Ni celui-ci, sur sa joue. Bientôt, les trois innocents gisent sur le sol, leur bourreaux et hôte, satisfait, leur a tranché la gorge…
Installé sur une lourde table de chêne, le boucher, en gestes précis, dépèce les malheureux. Un saloir conserve désormais, son prochain repas.
Le vent souffle au-dehors. La mère des petits n’arrive pas à dormir. Le père est parti, à la lueur des torches, chercher ses fils.
Chez le boucher, le feu crépite. Il s’apprête à aller se coucher. Mais on frappe sur les planches de bois pourri. Il pense : « La nuit sera abondante pour le saloir ». Il ouvre…
Le vieil homme a l’œil sombre. Sa longue barbe éblouie par sa blancheur. Il s’appuie péniblement sur sa crosse usée par le temps et les intempéries. Il noue la laisse de son âne squelettique et implore la charité du boucher, d’un peu de chaleur et de repos. Oui, la nuit sera abondante pour le saloir de l’Ogre !
Devant l’âtre, le vieillard réchauffe sa carcasse percluse de fatigue et de douleur. Le boucher lui tend son bol de potage. Les bourrasques de vent claques au-dehors. Le vieil homme, de sa main ridée et tremblante, repousse doucement le récipient de bois. Le boucher reste interdit lorsque son invité lui demande du petit salé. L’Ogre repose le bol fumant, se sachant démasqué. Faisant mine d’accepter, il prend son long couteau et saute sur le vieillard. D’un geste incroyable, le vieux esquive l’attaque et se tient droit, face à l’Ogre au tablier taché du sang des malheureuses victimes. Le visage du vieux semble illuminé, et son corps, si frêle jusque-là, est une muraille infranchissable. Le boucher bande tous ses muscles, son ventre lourd rebondit sous ses trépignements. Un rictus maléfique lui zèbre le visage et le tissu couvrant ses bras craque de toute part. Face à lui, le vieillard frémit d’une rage contenue, campé fermement sur ses deux jambes, menaçant le démon de sa crosse splendide. Deux titans s’apprêtent au combat, le bien contre le mal. La porte claque, c’est le signal. Les deux combattants se ruent furieusement l’un sur l’autre. On se frappe, on s’empoigne, on hurle, l’écume aux lèvres.
Loin de ce combat enragé, un père cherche dans le noir, ses enfants disparus. Sa torche s’est éteinte dans le vent glacial. Il suit désormais le point lumineux, droit devant lui.
La table de chêne est renversée, la marmite répand son contenu sur la terre battue. L’Ogre, terrassé, halète. Allongé sur le sol, sa tête affreuse est perlée de sang. Le vieillard sort de la chaumière et reviens avec de lourdes chaînes qu’il laisse tomber aux pieds du monstre dans un bruit mat. Puis il se tourne vers le saloir. Profitant de cette diversion le boucher se saisit des chaînes pour en faire une arme, mais malgré sa force brutale ne peut les déplacer. D’un coup de crosse, le vénérable le projette à travers la pièce.
Le père, désespéré de revoir ses enfants, accourt jusqu’à la chaumière. Un éclair aveuglant l’a guidé jusqu’ici. Tremblant, il approche de l’entrée, ouverte et projetant une lumière tamisée. L’intérieur est dévasté du combat. Dans un coin, un grand homme en soutane de lin verte, une mitre dorée sur la tête et sa crosse de bois polie, parle calmement à trois enfants. A peine l’ont-il vu qu’ils se précipitent dans les bras du père, qui éclate en sanglots. L’évêque, resplendissant d’une blancheur magique, regarde tendrement les retrouvailles des petits ressuscités.
Sous le regard de la famille réunie, Saint-Nicolas traîne la bête enchaînée jusqu’à sa monture, transformée en cheval blanc, puissant et fantastique, aux yeux de braises rouges, soufflant des naseaux une vapeur embaumée.
Le soleil rayonne discrètement, à l’horizon, et chasse lentement les ténèbres d’une nuit monstrueuse.
Le Saint disparaît dans les dernières brumes de la nuit, sur son destrier hennissant, traînant un démon enchaîné, qui, pour l’éternité, sera l’acolyte du Saint homme !

On the road again !

Fin de l’histoire ? pas du tout ! Cette légende des enfants aurait été inventée pour lutter contre le cannibalisme de survie, où sévissait à l’époque Médiévale de terribles famines.

Depuis, Saint-Nicolas revient tous les 06 décembre, monté sur un âne ou un cheval blanc. Il défile dans les rues de plusieurs pays Européens telle une Rock Star, applaudie par une foule en délire. Toujours accompagné de cette Chose qu’il affronta cette nuit affreuse, qu’on appellera : Père Fouettard !

Dark fouettard !

Bien sûr, selon le pays et les vieilles légendes qu’on lui a superposées, son nom change.

 Dans les pays germanophones, c’est le terrible Krampus, ou Jean Lenoir (pour le boucher de l’histoire), qui traîne ses frusques derrière Nico et son cheval blanc.

 Il y a également Hans Trapp. Ce dernier vilain serait le souvenir d’un seigneur du 16ème siècle, Hans von Trotha de son vrai nom. En conflit ouvert avec l’Abbé de Wissembourg, le seigneur du château de Berwartstein réclame à monsieur l’Abbé, son cloître ainsi que la totalité des terres du village. L’homme de foi n’a pas l’intention de se laisser faire et refuse tout net ! Hans, un peu vicieux et franchement contrarié, fait construire un barrage pour détourner la petite rivière qui alimente le joli bourg de Wissembourg. Cette fois, l’Abbé devient rouge de colère. Il va voir le Pape pour lui parler des agissements de ce petit parvenu. Hans, pressentant le caftage de l’Abbé, fait détruire le barrage et inonde le cloître et le village. Cette fois, c’est la goutte d’eau qui fait déborder la rivière ! le Prince qui avait été si gentil avec Hans, lui confisque ses terres et le Pape l’excommunie. Sans boulot, Hans se reconvertit dans la légende en fouetteur d’enfants méchants…

Le petit Nicolas…

Des super-méchants, Saint-Nicolas en a vu d’autres, et il en faut plus pour l’impressionner.

Il nait au 3ème siècle, à Patare, dans l’actuelle Turquie. Papa Epiphane et maman Jeanne sont très riches. A peine né, Nicolas montre déjà un caractère bien « trempé » pendant son premier bain. Il se redresse sur ses petites jambes dodues et attend ainsi le Baptême. Plus tard, il refusera de téter le sein les autres jours que ceux prescrits par l’Eglise, c’est-à-dire le mercredi et le vendredi. On s’attend alors, suite à un tel régime, à voir le petit Nicolas en enfant chétif et malingre…

Ses parents meurent un jeudi, ou un dimanche (en fait, on ne sait pas). Nicolas hérite de la fortune familiale, mais ne sait que faire de tout cet or. Voici qu’une rumeur lui parvient. Un voisin, trop pauvre pour marier ses trois filles, décide de les prostituer. Scandalisé par ce projet, le jeune Nicolas élabore un plan. Trois nuits de suite, il se glissera chez le voisin et déposera une grosse bourse (pleine de pièces!). Les deux premières nuits se passent comme prévu, mais la troisième, Nicolas est surpris par le père des filles. Pauvre mais pas bête. Il poursuit le mystérieux bienfaiteur, mais Nicolas court vite. Finalement rattrapé, il refuse les remerciements du voisin, et lui ordonne de taire son identité. L’histoire étant connue, il semblerait que l’homme n’est pas franchement tenu sa promesse…

A la mort de son tonton, l’évêque de Myre (une ville proche de Patare), c’est Nicolas qui est désigné comme successeur.

Du blé ou une châtaigne !

Prenant très à cœur son rôle de protecteur de la population, il déboule dans le port de la ville lorsqu’il apprend la présence de navires amarrés, remplis de blé, alors que sévit une terrible famine dans l’évêché. Il tente de convaincre, rudoie un peu les marins et finit par obtenir du blé en quantité. La population est sauvée. Arrivés à Constantinople, les marins, d’abords tremblants, sont ébahis lorsque les douaniers leur annoncent que le niveau des céréales n’a pas baissée.

Maximus

Trois officiers romains se rendent en visite à Myre. A peine débarqués, ils sont arrêtés par de jalouses manigances, et condamnés à mort. Ils sont sauvés in extremis par un Nicolas déchainé, qui boxe littéralement les légionnaires qui s’apprêtaient à trancher la tête des malheureux innocents. Les trois officiers remercient chaleureusement l’évêque, et s’en retournent à Rome. De retour dans la ville impériale, les officiers sont de nouveau victimes d’un complot. Arrêtés et condamnés, ils prient depuis leur cellule, cet évêque qui leur a déjà sauvé la vie. Ronflant dans son palais, l’empereur est menacé dans son sommeil par un homme à l’allure de Patriarche biblique, qui lui ordonne de relâcher les officiers innocents. Prit de panique, l’empereur se réveille en sueur, et libère les trois prisonniers.

Les prodiges de Nicolas et son caractère passionné commencent à faire du bruit…

A l’abordage !

Sur le point de sombrer pendant une tempête, des matelots se mettent à prier Nicolas de leur venir en aide. Soudain, une barque apparait au-dessus de la crête des vagues. Bravant les flots, la frêle embarcation arrive tranquillement au navire. Un homme barbu, à la chevelure folle, saute sur le pont du bateau et harangue l’équipage comme le ferait un capitaine pirate. Il ordonne, il dirige, les marins s’exécutent, et le navire est sauvé. La barque disparait comme elle est apparue. Arrivés à bon port, celui de Myre, les matelots reconnaissent l’évêque Nicolas qui les a sauvés. Un miracle de plus !

Au pain de Nicée…

En 325, Nicolas participe au premier concile de Nicée. Assemblée d’évêques, qui doivent résoudre certains problèmes de l’Eglise. Et Nicolas sait régler les problèmes. Lorsque Arius, un autre évêque, le contredit, Nicolas le frappe d’une bonne droite qui sèche l’évêque hérétique.

Suite à cet échange d’opinion, Nicolas fera un petit tour en prison. Libéré, il reprend sa petite vie tranquille.

Nettoyage de Printemps

A ses heures perdues, Nicolas est un peu paysagiste. Quand il trouve que le temple païen de Diane fait un peu tache dans le paysage, il le détruit ! Et tant pis s’il aurait pu être inscrit au patrimoine mondial de l’humanité…

The end ?

Lorsqu’enfin, après une vie bien remplie, le bon vieux Nicolas reçoit la vision de sa mort, il finit la messe, rentre chez lui, et meurt, un 06 décembre 345.

Depuis son tombeau, une huile odorante suinte de sa tête. Elle aurait le pouvoir de guérir et surtout de protéger le défunt de la putréfaction. Le business des fioles remplit du saint baume marche du feu de… enfin, marche bien, quoi. C’est que l’évêque Nicolas est monté dans la hiérarchie, c’est un Saint homme désormais.

Le déménagement

Et l’histoire continue. Au 11ème siècle, suite à la raclée que subissent les Byzantins à la bataille de Manzikert, les Turcs sont en vue de Myre, et l’on craint pour la dépouille du Saint. Un appel d’offre est lancé. Les Vénitiens y répondent mais sont coiffés sur le poteau par des marins de la ville italienne de Bari, qui embarquent les reliques de Saint-Nicolas. A destination, on construit la basilique qui doit servir de demeure éternelle aux Reliques.

Moins connu, la fête Saint-Nicolas du 08 mai commémore l’arrivée du Saint à Bari.

Mon précieuuux…

On s’arrache Saint-Nicolas !

La réputation du Saint, désormais, n’est plus à faire, et tout le monde en veut un morceau !

Un petit malin, chevalier Lorrain de métier, accompagnant les marins de Bari lors de la translation des reliques, y « emprunte » une phalange du Saint et la ramène dans son village natal, Port, en Lorraine. Aussitôt, des miracles se produisent ! Plus question alors de rendre le bout de doigt. Ni une, ni deux, une basilique est bâtie. Dans la foulée on change le nom du bourg en Saint-nicolas-de-Port…

La ville de Fribourg, en Suisse, est plus chanceuse. Sa belle cathédrale de style gothique s’enorgueillit d’y abriter un des humérus de Saint-Nicolas. C’est d’ailleurs dans la ville de Fribourg qu’a lieu, de nos jours, le plus grand rassemblement de fidèle pendant la fête du Saint.

On se l’arrache, je vous dis! Tout le monde veut bénéficier de ses pouvoirs, et Saint-Nicolas devient le super-héros, ou le Saint Protecteur, comme on voudra, de la Russie, de la Grèce et de la Lorraine !

On le vénère aux Pays-Bas, en Belgique, en Pologne, dans l’Est et le Nord de la France, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, Russie, Grèce, Luxembourg, Croatie, Autriche, Serbie, Slovaquie, Albanie, Chypre, Hongrie, Slovénie, Roumanie, Bulgarie, Ukraine, … Pour ceux qui ont lu la liste en entier, un pays revient deux fois, lequel ?

Loin de sa terre natale, Saint-Nicolas va-t-il enfin trouver le repos ? Absolument pas ! Les miracles continuent…

A que Cunon !

Un chevalier Lorrain, le Sire De Réchicourt, participe à la sixième croisade en 1240. Surestimant ses capacités d’escrimeur, il est fait prisonnier et croupit, dans l’attente de son exécution, dans des geôles peu ragoutantes. Un soir d’été, dans les effluves de jasmin et d’orangers, avec la lune pour complice, Cunon (c’est son prénom), prie Saint-Nicolas de lui envoyer une bouteille de Quetsch, ou une part de quiche lorraine, des bonbons des Vosges, un bon bain pour son geôlier, bref, on ne sait plus trop. Toujours est-il que Cunon s’endort en Terre Sainte, et se réveille sur le parvis de la basilique Saint-Nicolas-de-Port ! TINDIN !!! Les chaînes qui l’étreignent sont alors exposées dans l’édifice, et un pèlerinage, depuis, y a lieu.

Saint-Nicolas ne s’arrête plus. Il va même sauver Saint-Louis, mal engagé, dans une tempête méditerranéenne.

Une fuite, zéro mariage

Un autre jour, Un jeune homme, nommé Bernard, est promit en mariage à une riche héritière, Marguerite. Mais Bernard n’aspire qu’a une vie simple de religieux. Son père, pas du tout d’accord, l’enferme dans sa chambre en attendant l’heureux évènement. Désespéré, Bernard prie Saint-Nicolas, qui apparait alors, et ordonne au futur marié de sauter par la fenêtre et de s’enfuir. Saint-Nicolas et les anges s’occuperont de le réceptionner dans sa chute, cinq mètres plus bas. Bernard s’exécute et part à Aoste où il en deviendra l’Archidiacre.

La Lorraine Jeanne d’Arc, qui deviendra une héroïne Française, s’arrêtera prier dans l’église de Saint-Nicolas-de-Port, avant de poursuivre son chemin qui la mènera auprès de Charles VII, futur roi de France.

Au 16ème siècle, Martin Luther tente de remplacer le Saint évêque (catholique, forcément…), en lui refourguant une jolie blondinette, qu’il fait appeler « ChristKindel », en français « le Petit Jésus ». Les fidèles, pas dupes, n’en démordent pas et garde leur saint chéri.

Catherinettes et Nicolas…

Car L’aura de Saint-Nicolas est telle qu’il va devenir le Saint tutélaire des enfants, des marins, des prisonniers, et même des célibataires…

D’ailleurs, les hommes non mariés de 30 ans ont leur fête le 06 décembre, à la Saint-Nicolas ! Préparez vos chapeaux…

Aux Pays-Bas, Saint-Nicolas se nomme Sinterklaas. Au 17ème siècle, des colons néerlandais débarquent au Nouveau Monde, avec dans leurs baluchons, leurs traditions et…Sinterklaas, qui deviendra au fil des siècles, Santa Claus, le Père Noël Américain.

Saint-Nicolas ne fait pas HO! HO!

Assagis par les ans, le bouillonnant Nicolas s’est mué en gentil vieil homme, à la barbe blanche, distribuant des cadeaux aux enfants attendris. Profitant de ce petit coup de mou, un gros barbu joufflu buvant trop de soda, lui a subtilisé la première place des fêtes de fin d’année.

Mais Nicolas n’a pas dit son dernier mot. Dans l’ombre, il mobilise ses troupes…

En 1951, à Dijon, une figurine du Père Noël grandeur nature est brûlée.

En 2002, nait un mouvement protestataire contre le Père Noël, et pour le retour de Saint-Nicolas au sommet des fêtes de fin d’années…

En 2015, la veille de Noël, à Stettler en Alberta, un homme déguisé en Père Noël, braque une bijouterie avant de fuir à bord d’un puissant Hummer. D’après la rumeur, il semblerait que le coupable soit Saint-Nicolas en personne, voulant faire porter le chapeau à Santa, mais chuuttt ! je ne vous ai rien dit…

Nico le farceur !

Oui, notre bon vieux Saint-Nicolas est plein de surprise.

Et il a dû bien se marrer à l’annonce des archéologues Turcs. En 2013, ils prétendent avoir retrouvés le tombeau de l’évêque de Myre, donc Saint-Nicolas, mais également son corps… Alors qui est réellement Saint-Nicolas …?

Bonhomme Saint-Nicolas
Une petite tradition, facile et marrante à faire. Une bonne brioche, chaude et bien dorée, façonnée en forme de personnage. D’après certains spécialistes, façonner la brioche en personnage permettait de se protéger du mauvais œil, en plus d’être bon !

Bonhomme Saint-Nicolas

Préparation : 1h30mn
Cuisson : 25mn

Ingrédients 

500 gr de farine
100 gr de sucre semoule
250 ml de lait
100 gr de beurre
½ cube de levure boulangère fraiche (21 gr)
1 œuf
1 sachet de sucre vanillé
1 pincée de sel
1 jaune d’œuf

Réalisation

Délayez la levure dans le lait tiédit.
Dans un récipient, mélangez la farine, le sucre, le sucre vanillé, le sel, et l’œuf. Rajoutez le beurre ramollit en pommade et pétrissez en ajoutant progressivement le lait avec la levure.
Bien pétrir jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène et non collante. Laissez lever la pâte environ 45 minutes dans un endroit chaud en la recouvrant d’un torchon propre.
Expulsez l’air de la pâte en l’aplatissant, puis découpez des boules que vous modelez en forme de « cigare » avec une tête. A l’aide d’une paire de ciseaux, coupez dans la pâte, les bras et les jambes. Laissez à nouveau lever la pâte 30 minutes environ.
Préchauffez votre four à 180° c.
A l’aide d’un pinceau, badigeonnez les Brioches avec le jaune d’œuf, et enfournez pour 15-20 minutes.

Astuce gourmande :
Pour se plonger un peu plus dans l’ambiance des fêtes, avant d’enfourner, saupoudrez vos Bonhommes de sucre semoule et de cannelle.

Testez et Envoyez-nous vos photos!
BON APPETIT !!!



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La rue d’autrefois…

Vous rêvez d’aventures ? de dépaysement ? Connaître le grand frisson…alors laissez-vous déambuler dans les douces et sombres rues et ruelles du temps d’avant… d’avant quoi me demanderez-vous ? D’avant les grands travaux d’assainissement des villes, ceux-là même qui ouvrir de larges artères dans ces quartiers enserrés sous la protection fantomatique de murailles depuis longtemps obsolètes.
Les restes pittoresques de ces temps révolus, participent au charme des villes, avec ses ruelles tortueuses et mystérieuses…

Contre Sirop’s vous y emmène faire un petit tour !

Deux-trois tours à la Matrix, abracadra, et vous voilà projetés dans les couloirs du temps…

Motivés, vous avancez dans ce dédale grouillant, tel un escape Game grandeur nature. Tout de suite, l’odeur agresse. Dans cette rue du 16ème siècle, la vie se passe à l’extérieur. Les origines rurales sont encore bien présentes, les animaux de basse-cour se promènent librement entre les charrettes et les étals qui encombrent la voie. C’est un véritable Capharnaüm dans cet enchevêtrement tortueux et obscure, infesté de nuisible, mais vous avancez encore, déterminés. On parle, on crie, on vous bouscule. La lumière du soleil ne touche pas la rigole pavée qui sert à l’évacuation des eaux sales, les maisons à encorbellement s’y opposent (le premier étage dépasse du rez de chaussée). Elles ont déjà été reconstruites plusieurs fois, suite à des incendies, car elles sont en bois et en torchis.

 Tout à coup, sans prévenir, vous vous retrouvez rincés de la tête aux pieds. Vous apercevez des bouts d’excréments sur votre manche et vous comprenez que ce liquide puant qui vous plaque les cheveux, est de l’urine. On vient de « tirer la chasse d’eau » au-dessus de votre tête ! En gros, cela consiste à vider son pot de chambre, et au 16ème siècle, les premières lois qui obligent à prévenir au moins trois fois avant de jeter ses déjections par la fenêtre ne sont pas encore tout à fait respectées…

Sans blague ! Ainsi rafraîchis, vous comprenez la rapidité de transmission des grandes épidémies. Vous regardez, méfiants, quelques loqueteux, crouteux et pustuleux, mendier quelques bonnes actions. En vous éloignant, vous vous retrouvez dans un coin un peu moins fréquenté. On vous suit ! vous accélérez le pas mais bientôt quelques drôles à la mine patibulaire vous barrent le passage. Vous vous relevez quelques minutes plus tard, le visage tuméfié et le nez en sang, proprement rossés et dépouillés du peu que vous aviez, dont votre téléphone portable dernière génération (on vous avait dit de ne pas le prendre !).

 Chaque quartier ou presque possède sa cour des miracles. Ainsi dénommés car les mendiants estropiés retrouvaient comme par magie, l’usage de leurs membres une fois de retour dans leur repère, où sévissait la plus grande pauvreté.

Le quartier, on y vit, et on y meurt. C’est un signe d’appartenance. Ainsi, à Paris, on se bat entre quartiers, du faubourg Saint-Marcel et de celui de Saint-Jacques. A l’époque, on savait s’amuser ! C’est une véritable bataille, on incendie, on tue, on égorge. Le calme ne reviendra que lorsque seront disposées quelques potences bien visibles, et pendus de pauvres bougres anonymes. A cette époque, la justice est expéditive et pas toujours juste avec les gens du peuple.

Un joli pont habité de plusieurs maisons à colombages se dresse devant vous. De votre œil encore valide, vous admirez l’ouvrage. Une bonne restauration, quelques boutiques de luxe et un salon de thé… vraiment, ce pont vous inspire !

A l’époque, on y construit son logement ou son local commercial pour y être exempté de taxe, notamment du Cens (taxe que l’on doit au propriétaire du sol) et de l’Octroi (taxe sur les marchandises). Et pourtant, ce pont sera détruit. Car en même temps que l’on construit en hauteur, les habitants y creusent dans les fondations de bois quelques réduits qui servent de cave d’entreposage. Fragilisés, les ponts ne font pas longs feux !

Pour atténuer le martellement des roues des carrosses qui passent à toute berzingue devant la maison d’un malade, on dépose une bonne couche de fumier devant ladite demeure. Voulant préserver la propreté de vos chausses, vous vous écartez sur la chaussée, quand soudain, un attelage débouche à une vitesse d’enfer et vous culbute sans s’arrêter. Vous restez là, agonisant, comme le décrit Louis-Sébastien Mercier dans son « tableau de Paris » :

« Il n’a reçu aucun frein, malgré les réclamations journalières. Les roues menaçantes qui portent orgueilleusement le riche, n’en volent pas moins rapidement sur un pavé teint du sang des malheureuses victimes qui expirent dans d’effroyables tortures… »

Après moults plaintes, on attribue un tarif par blessure, selon la partie du corps blessée. En cas d’accident mortel, la police examine la responsabilité. Si les petites roues de devant sont incriminées, alors le cocher est responsable et devra payer des indemnités. Si ce sont les grandes roues de derrière, la responsabilité est au défunt. Bien sûr, à 90 pour cent le cocher ne paye pas, puisqu’il ne s’arrête même pas…

Voilà que votre aventure s’arrête pitoyablement, estropiés et recouverts de fumier.

En convalescence, vous apprenez quelques belles et terribles légendes sur la brochure que nous vous avions procuré.

A Honfleur, la Ruelle de la petite sirène n’a pas d’origine Danoise. Elle est connue sous ce nom depuis au moins 400 ans. Le corsaire Jean Doublet, décrit d’ailleurs l’apparition de quelques-uns de ces êtres aquatiques, et certaines sirènes avaient la fâcheuse habitude de faire bronzette sur les rochers du rivage !

A Prague au XVIème siècle, l’empereur Rodolphe II fait construire la Ruelle d’Or, aux maisons colorées, afin d’abriter les alchimistes du royaume, loin des regards indiscrets, en échange de la Pierre Philosophale, bien sûr.

Et que dire de la Ruelle des Chats, à Troyes, célèbre pour ses chats sauteurs de maisons en maisons…

Les demeures des ruelles de Guernesey sont équipées d’étranges pierres plates en haut des cheminées. Ce sont les « witches’stone », les sièges pour sorcières ! Cette petite attention pour ses folles aux balais, permet, pense-t-on, d’éviter leur courroux !

Votre couple bat de l’aile ? Précipitez-vous à Guanajuato, au Mexique. En plus de vous payer un beau voyage, vous pourrez tester la légende de la Ruelle du Baiser. Carmen, la fille d’un veuf, aimait Luis. Mais son père ne le voyait de cet œil-là. Il séquestre sa fille dans sa chambre et lui interdit de revoir son Jules. Mais le bien-aimé vit de l’autre côté de la rue, dans une maison qui touche presque celle de sa dulcinée. Par un beau matin, revenant d’on ne sait où, le père aperçoit les tourtereaux se bécotant depuis la fenêtre de leur chambre respective. Furax, le père trucide sa fille d’un coup de couteau ! la légende veut que si un couple s’embrasse sur la 3ème marche de la ruelle, votre amour durera éternellement…

Allez, toujours dans le sanglant. On arrive dans les ruelles sombres et ténébreuses…

La Ruelle rouge, à Laon. C’est la tête d’un évêque que l’on fend en deux. Puis, son cadavre ensanglanté est exposé dans la ruelle. Depuis, on entendrait ses pas…

Pour finir en beauté, la Mary King’s Close d’Edimbourg finira de vous faire regretter la douceur de vie du 17ème et 18ème siècle. Il parait que c’est le lieu le plus hanté d’Ecosse, surtout lorsqu’on la condamna, lors de la Grande Peste de 1645, avec ses 300 résidents mourants…

Finalement, vous vous dites que malgré tout, vous avez bien fait, car vous avez échappé à l’aventure « du barbier et du pâtissier » que nous vous proposions également…

Au 14ème siècle, à Paris, c’est un fait divers sordide qui va donner naissance à la légende. Dotés d’un certain sens des affaires, un barbier et un pâtissier vont s’associer pour régaler le tout-Paris. Dans ses appartements, le barbier proposait ses services aux clients. Faisant mine de les raser, il leur tranchait tout bonnement la gorge avant de les écorcher et de finir le travail en broyant le corps du malheureux. La viande ainsi hachée, tombait par un conduit donnant directement dans la boutique du pâtissier, qui en faisait de délicieux pâtés dont se régalait, dit-on, Charles VI en personne ! les deux complices furent démasqués lorsque le chien d’un client réduit en steak haché, aboya tant et si bien devant l’antre des apprentis culinaires, qu’il donna l’alerte. Les faussaires meurtriers furent démasqués et finirent carbonisés dans une cage de fer !

Il fallut bientôt se repérer dans ce labyrinthe chargé d’animaux de boucherie, de légumes, de peaux de tannages… les habitants eux-mêmes commencèrent à donner des noms aux rues et ruelles, selon les spécialités des corps de métiers, des activités, etc…

Ainsi s’exprima la poésie de ces temps oubliés :

Rue de la femme sans tête ; Rue grant truanderie ; Rue du chat-qui-pêche* ; Rue de merderet ; Rue tire-boudin ; Rue putes y musent ; Rue bertault qui dort ; Rue de la descente de la vallée de misère ; Rue gratte-cul ; Rue tire-vit ; Rue du gros pet ; Cul de sac du ha ! ha ! ; Rue poil au con ; Rue trace-putain…

*Rue du chat-qui-pêche : originellement tiré d’un vieux proverbe : « aller voir pêcher les chats », signifiant être naïf, se faire avoir…

Un petit florilège de saveurs d’antan
Sauce Cameline, Hypocras et Oublies !

Hypocras

Préparation : 20mn

Ingrédients 

75 cl de vin rouge de Bourgogne
200 gr de miel liquide
1 cuillère à café de coriande moulue
1 cuillère à café de cannelle moulue
1 cuillère à café de gingembre rapé
5 clous de girofle
1 cuillère à café de poivre noir en grains

Réalisation

Dans une casserole, faites chauffer un peu de vin et le miel jusqu’à dissolution de celui-ci. Transvasez le liquide dans un récipient et ajoutez le reste du vin. Broyez les épices et les ajoutez au vin. Laissez macérer une nuit complète.
Filtrer la boisson, servez frais au réchauffé.

Sauce Cameline 

Préparation : 20mn

Ingrédients

25 cl de vin rouge
2 cuillères à café de cannelle moulue
1 cuillère à café de gingembre moulu
1 cuillère à café de vinaigre de vin rouge
1 cuillère à soupe de raisins secs
1 cuillère à soupe de sucre roux
1 bonne tranche de pain

Réalisation :

Coupez le pain en croutons et faites-les dorer dans une poêle. Trempez le pain et les raisins dans le vin et le vinaigre. Laissez imprégner. Mixez en ajoutant les épices. Dans une casserole, ajoutez le sucre et faites chauffer doucement la sauce jusqu’à l’obtention de la consistance désirée.

La sauce Cameline était très utilisée au Moyen-Age pour accompagner les viandes rôties.

Les Oublies 

Préparation : 20mn

Ingrédients

200 gr de farine
100 gr de miel
2 œufs
50 gr de beurre
1 gaufrier

Réalisation :

Dans un récipient, formez un puit avec la farine. Versez au centre, les œufs, le miel et le beurre fondu. Malaxez avec la farine afin d’obtenir une boule de pâte ferme et homogène. Laissez reposer 1h. Découpez et formez des boules de pâte de la grosseur d’une noix.

Placez une boule dans le gaufrier chaud, et refermez en appuyant fortement, les Oublies doivent être fines. Laissez juste dorer.

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BON APPETIT !!!



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